Après 30 années d’absence, Max Rockatansky reviens sur nos écrans sous les traits non plus de Mel Gibson mais de Tom Hardy.


Dans un monde de désespoir post apocalyptique ou les gangs, les sectes et les abominations sont maîtres, une course poursuite furieuse s’engage entre l’Imperator Furiosa (Charlize Theron) et Immortan Joe. Max, pris entre deux feux, va faire face à ses démons tant intérieurs qu’extérieurs. Et dans un désert où la seule loi est celle de la violence, l’humanité réduite à sa portion la plus congrue va se déchirer sous nos yeux.


George Miller est de retour aux commandes pour signer un film qui est le digne successeur des trois précédents opus avec cette touche de modernité qui le rend compatible avec notre génération.


Si les trois premiers volets ont (plutôt mal) vieilli, il faut dire que les trente années qui nous séparent ont vus l’holocauste nucléaire et le choc du premier crack pétrolier s’éloigner pour faire place à une époque où les fanatismes et la démence ont une place bien plus présente.


On ressent cela dans l’expression de la violence qui est beaucoup plus exposée que dans le film de 1979. Alors que dans la trilogie originelle, elle est voilée, l’époque actuelle l’expose beaucoup plus tout en gardant cette touche de suggestive qui la rend plus insupportable qu’elle est laissée à l’imagination du spectateur emporté dans un tourbillon de flammes et de sang.


Tourbillon rythmé par des musiques aux accents apocalyptiques impressionnant. Ainsi, l’ajout dans le convoi d’Immortan Joe d’un guitariste armée d’un instrument crachant des flammes est une idée qui rend bien compte de la folie furieuse qui habite le film entier.


Charlize Theron et Nicholas Hout sont excellents dans leurs seconds rôles respectifs, éclipsant presque un Tom Hardy solitaire oscillant entre folie et raison. Et sur les longues routes désertiques, alors que les protagonistes s’entre-déchire dans une escalade toujours plus impressionnants, on peut presque entendre résonner ces quelques vers de Baudelaire, écrit à la mesure du monde post-apocalyptique de George Miller


« Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,


[…] l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. »


Un film noir et fou, que les fans du genre ne pourront qu’apprécier. Pour les autres, attachez-vous à vos fauteuils et préparez-vous à sombrer pendant deux heures dans une course poursuite aux accents apocalyptique dans des décors dantesques où la seule loi est l’abyssale folie humaine.


Critique à retrouver sur lesoilesdelendil.wordpress.com

PaulParé
9
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le 9 oct. 2015

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