(very) Mad Bond Comedy

Après le succès des deux Aces Go Places, la compagnie Cinema City décide logiquement de produire un 3éme film. La bonne idée est d'avoir choisi Tsui Hark, qui avait brillamment réalisé en 1981 la comédie d'action All The Wrong Clues (For The Right Solution) pour la compagnie, déjà avec Karl Maka. Il avait aussi joué des petits rôles comiques dans les deux premiers Aces Go Places, c'est donc peut être fort logiquement que la réalisation lui est confiée.

Le personnage de King Kong, toujours campé par l'acteur Sam Hui, coule cette fois des vacances paisibles à Paris. Tombant dans un piège (séquence ultra savoureuse préfigurant A View to a Kill !), il est embrigadé par un faux James Bond qui le contraint à voler un bijou royal détenu par la police de Hong Kong, où son ami espion Albert Au (Karl Maka) va donc devoir se remettre à sa poursuite.

Le film reprend les idées de scénario du premier opus (la confrontation Sam Hui/Karl Maka), et du second opus où le méchant était joué par un sosie de Clint Eastwood, ce sera donc cette fois le sosie de Sean Connery. D'autres sosies seront tout aussi amusants, ainsi que la présence d'acteurs connus en occident.
L'idée centrale de cet épisode est bien évidemment de singer l'univers de James Bond, qui était déjà devenu parodique en soit à cette époque.

Ce film est pas mal critiqué dans la filmographie du maître. Bon, il faut remettre les choses à leur place aussi : les Mad Mission (titre international de la série Aces Go Places) sont une série de pur délire action/comédie grasse et nonsensique typiquement HK, et il s'agit ni plus ni moins ici que de reproduire une recette commerciale qui a fonctionné au box-office.

Pris dans l'ordre, cet épisode est clairement pour moi le meilleur des 3 qui avaient été fait jusqu'alors. Comparativement à Eric Tsang qui réalisait de manière purement "technique", Tsui Hark a comme toujours une vision artistique et esthétique plus prononcée. Les séquences de vaudeville sous la houlette de Hark sont tout de suite filmées et dirigées de manières plus dynamiques ce qui les rends plus agréables à suivre dans cet opus.
Quelques séquences d'action tirent bien leur épingle du jeu également : la poursuite en skate, et surtout la poursuite en Jetpack. Bien que truffé d'effets spéciaux rudimentaires, cette scène est montée avec un tel dynamisme qu'elle est géniale à suivre. Le film déborde d'ailleurs d'idées et de références farfelues qui font passer le tout à 100 à l'heure. Tous les gags ne sont bien évidemment pas toujours du meilleur goût mais difficile de s'ennuyer.

Sur le plan comptable, il s'agira au final d'une commande réussie, qui donnera le plus gros succès de la série et le plus gros score du box office 1984 à Hong Kong. Sur le plan artistique, on peux bien entendu discuter du degré de nanardise de l'ensemble, probablement.

Suite à une brouille avec les producteurs qui n'étaient pas ouvert à toutes ses idées, Tsui Hark sera lassé d'être dirigé et partira ensuite fonder sa propre compagnie entamant une nouvelle page dans sa carrière. Renié ou pas, Mad Mission 3: Our Man From Bond Street reste pour moi une joyeuse commande de Tsui Hark à voir pour tous les fans.