La naissance des sentiments et du désir chez deux êtres que tout oppose

J'ai revu ce film qui passait à la télé il y a quelques jours. J'avais gardé en tête la trame de l'histoire mais pas la fin, d'où l'idée de le revoir. Je crois que je l'ai encore davantage apprécié, sans doute est-ce liée à une maturité plus grande. J'ai donc relevé ma note d'un point.

J'aime particulièrement la façon dont Stéphane Brizé prend le temps de montrer la naissance des sentiments et du désir, à travers cette histoire singulière, cette attraction irrésistible entre deux êtres et l'hésitation qui s'empare de Jean.

Je trouve Jean et Véronique très complémentaires : ils sont attirés par ce qui les oppose à l'autre. Elle, semble attirée par la force et ingéniosité du travailleur manuel, son amour du métier et la façon dont il l'expose (cf la scène où il décrit son métier au enfants à l'école). Lui, craque pour sa délicatesse, sa beauté, son talent artistique.

Le violon, comme trait d'union est omniprésent dans la BO et dans certaines scènes de toute beauté, notamment celle où elle lui joue du violon pour la première fois et celle où on dirait qu'elle pleure en jouant à l'anniversaire du père de Jean.

Ce qui est intéressant est le rapprochement entre les deux personnages et l'étude des freins qui empêchent la relation.
L'irruption d'une grande nouvelle dans la vie de Jean va le précipiter dans le refus et le rendre même agressif, tant la tentation est grande. Je me suis surprise alors à me dire : c'est dommage car elle était en train de lui annoncer qu'elle comptait s'installer sur place.
Car on veut croire à cette histoire, ils sont très beaux ensemble, mais on la réprouve en même temps dès qu'on voit le petit Jérémy ou sa maman. Ce sont ses sentiments mêlés qui m'ont paru intéressants au visionnage de ce film.

Je ne voudrais pas dévoiler la fin, mais elle est prévisible dans un certain sens. L'attente de véronique sur le quai de gare est très belle.

Le film confirme une fois de plus le talent des deux acteurs : Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, tellement complémentaires. Est-ce parce qu'ils étaient mari et femme dans la vie, à l'époque du tournage ?