Maggie, premier film de Henry Hobson, nous amène au début d'une épidémie de zombie, qui est contrôlé par les autorités et les services de santé. Maggie, une adolescente se fait mordre au bras alors qu'elle se promenait en ville, après le couvre-feu. Son père refuse de la mettre en quarantaine, on suivra alors sa lente transformation et déshumanisation...
Le film part d'un postulat original; et va à l'encontre du film de zombie habituel : en nous plongeant au début de l'épidémie, on aura pas le droit à des scènes de hordes ou de découpage joyeux de morts-vivants. Non, ici, on suit simplement les derniers jours de Maggie, et les différentes phases de sa transformation, que l'on suivra surtout par la coloration de ses veines en noirs sur l'ensemble de son corps ainsi que par la transformation de ses yeux. Cette esthétique assez particulière du monstre en fait un zombie assez effrayant mine de rien.
Je pense à la scène où Maggie et son père trouve leur voisin et sa fille de quatre ans transformés par la maladie. Si ça ne fait pas vraiment peur à proprement parler, j'ai quand même eu un sentiment de malaise face à leur transformation.
Le film a une esthétique assez triste qui colle bien au drame et à la future chute de la civilisation : les couleurs sont ternes, les visages sont pâles, les champs sont brûlés, les environnements sont couverts de déchets, la peinture des maisons s'effritent... Cette idée de villes et environnements détruits me fait penser qu'une invasion a déjà eu lieu mais qu'elle a été endigué. A cette esthétique, on peut ajouter la paranoïa des personnages, comme celle de Caroline qui s'arme d'une paire de ciseaux lorsque Maggie se regarde dans le miroir, ou encore celle de la mère qui rappelle ses enfants lorsqu'elle voit les marques sur le visage de l'adolescente. Cette paranoïa est tout à fait réaliste, car elle nous montre la réaction de beaucoup de gens en situation de crise. Enfin vient la tristesse, celle de perdre un être cher, mais ce dernier point, je n'ai pas besoin de le développer...
Cependant, Maggie ne tombe pas dans le pathos : on voit la malade rire avec son père ou sortir avec ses amis, ou encore discuter à propos de son passé et de son prénom; et ce sont ces différentes scènes qui ont fait monter ma note, car le film ne reste pas sur un seul registre. D'ailleurs, dans la seconde partie du film, lorsque la jeune fille commence à perdre le contrôle sur sa transformation, le film emprunte au registre du film d'épouvante.
La scène du renard, où Maggie arrive le visage ensanglanté devant son père et sa belle-mère, ou encore la scène où elle apparaît derrière son paternel endormi en sont de bons exemples.
Si Arnold Schwarzenegger est à l'affiche du film, ce n'est pas lui qui le porte, mais bien Abigail Breslin, tout à fait convaincante dans ce rôle de jeune femme contaminé. Ayant vu le film en VF, qui est d'assez mauvaise qualité malheureusement, je ne peux en dire vraiment plus sur le jeu des acteurs.
Que conclure alors ? Et bien, selon moi, Maggie est un très bon film très original, et je vous conseille de le voir. Je ne comprends pas vraiment pourquoi il a une moyenne si basse sur Sens Critique, car il a selon moi assez d'arguments pour vous convaincre.