Le film d'un vieil homme : entre sagesse et naïveté.

Déçu par la "tournée européenne" de Woody Allen et le bruyant "Blue Jasmine", je suis sorti revigoré de ce film.

La première partie de l'histoire est vraiment plaisante. Firth est hilarant en grognon ironique typique d'Allen et Stone fait le clown avec tout le talent qu'on lui connait. Les images sont superbes malgré un grain d'image parfois exagéré. La côte d'Azur des Années folles est magnifiée dans un crépuscule permanent, les jeux de lumière dans les jardins sont fabuleux.

Malheureusement, le très attendu twist gâche la fin du film, qui malgré des effets de dialogue amusants, s'enlise et perd toute la légèreté de la première heure. La leçon du film -le désenchantement du monde n'est pas une clé de bonheur- est d'une naïveté exceptionnelle, qui plus est servie à l'aide de grosses ficelles. Mais je n'ai pu m'empêcher de la relativiser en constatant la tendresse d'Allen pour son personnage et la dose de sincérité contenu dans le happy ending attendu.

Peut-être est-ce le privilège d'un réalisateur âgé, expérimenté, érudit, que de réussir à donner une petite leçon de vie à travers un film frivole. Peut-être la sagesse n'est-elle que la capacité à énoncer un message simple mais pas moins vrai.