Un an après un Blue Jasmine qui m'avait profondément ennuyé, en dépit de ses indéniables qualités d'interprétations, Woody Allen ne chôme décidément pas et propose un nouveau long métrage intitulé Magic in the Moonlight où ses thèmes phares sont encore abordées. Nostalgie des années folles, amour, prestidigitation, reflexions sur la vie et l'accomplissement des êtres, ... Rien de bien novateur en somme. Néanmoins, le prestige du réalisateur force indubitablement à la curiosité et voir Colin Firth et Emma Stone évoluer dans un mirifique cadre français n'est pas dénué de charme.

L'affrontement du pragmatisme face à la magie nébuleuse et fantasmagorique d'une réalité plus édulcorée, moins terne et morne, l'affrontement de deux générations, de deux idéaux, qui alors que totalement opposés, fusionnent avec une prestance agréable et munie d'une finesse propre à son réalisateur. Woody Allen a ses défauts, mais il ne livre jamais d'oeuvre vide de sens et ou de porté symoblique. Et Magic in the Moonlight en est une nouvelle manifestation. Et le tour de force est justement d'agrémenter d'autant de fond un film qui parait si banal au premier coup d'oeil. Outre le cadre graphique du long métrage, ses acteurs, et les touches d'Allen qui ne sont que parcelles visibles du film, l'histoire parait bien simple et l'est effectivement en soi. Et pourtant, là ou d'autres n'y auraient vu qu'une belle opportunité pour livrer une pure histoire d'amour majoritairement référencé sur le plan sentimental le plus concret et cliché, le réalisateur new yorkais s'en sert comme argument métonymique d'un pastiche à l'égard du cartésianisme le plus extrême et le plus aveugle. Woody Allen accouche ni plus ni moins d'une invitation à l'oubli des convictions entravantes des hommes et à céder à des pulsions qui n'ont rien de malsaines ...

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le 30 oct. 2014

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