À quand son retour à Manhattan ? Après être revenu aux Etats-Unis le temps de son meilleur film depuis longtemps (Blue Jasmine), Woody Allen ne résiste pas aux côtes françaises pour un film très... british ! Qui mieux que Colin Flirth pour incarner l'accent anglais dans toute son arrogance ? L'acteur oscarisé retrouve des couleurs après une série calamiteuse post-trophé.


 Si on se lasse de ces virées européenne, c'est parce que Woody Allen filmait Manhattan comme un personnage, il déployait ainsi une mise en scène réduite à peau de chagrin dès qu'il traverse l'Atlantique. Ici le décor anecdotique du sud de la France permet à Allen des échappées naturelles, peu présentes dans sa filmographie très citadine, mais n'influe pas sur le destin des personnages. Fort heureusement, ses dialogues et son humour n'ont rien perdu de leur superbe. Et c'est cet art, allié à un casting toujours de choix, que Woody Allen réussit chaque année à ravir ses plus fidèles adeptes.

La mine d'idée que recèle Woody Allen est chaque année prétexte à un film. Cette fois-ci il s'agit de la magie. Il créé un nombre de situations qui permet de s'interroger sur le bien-faits des illusions avant de conclure, avec un didactisme un peu malheureux, que l'inexplicable magie de l'amour nous en donne la réponse. Peu importe, la richesse des dialogues incite le spectateur à se prendre au jeu et à se forger naturellement une opinion.
Magic in the Moonlight créer une jolie mise en abyme de l'illusion. Le spectateur est tout aussi méfiant que Stanley quant aux visions de cette jeune américaine lorsqu'il sait pertinemment qu'au cinéma tout est possible. L'illusion c'est aussi celle du cinéma que le spectateur accepte machinalement en allant voir un film, alors pourquoi ne pas croire en la magie ?


Même si Woody Allen n'a ici pas le talent d'un Hitchcock -la surprise finale du film n'en étant pas vraiment une- il a celui unique de l'art des dialogues et de l'élégance. Il y a des hauts et surtout des bas dans la dernière décennie de son œuvre, mais le maître n'a jamais perdu ce qui fait le sel de son cinéma.
JimAriz
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le 6 nov. 2014

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