Tiens, le dernier Woody Allen... Il est là, rutilant sur le programme de cinéma, un peu comme une vieille habitude qui tomberait en désuétude. On ne compte plus les films que l'on rate chaque année, ceux qui pourraient faire passer un agréable moment, qui nous ont attiré l’œil, et puis qu'on rajoute en fin de compte sur la longue liste des "films à voir quand j'aurai le temps et accessoirement l'envie". L'affiche de Magic in the moonlight ne donne pas très envie justement, encore une comédie légère et surfaite, un film pour passer le temps... N'y aurait-il pas autre chose de plus intéressant cette semaine ? Bon, aller, de toute façon il pleut, on a rien d'autre à foutre ce dimanche, et puis au moins on aura chaud.

Alors on pose ses fesses sur un fauteuil confortable, sans même avoir pris le temps de se renseigner sur ce qu'on allait voir. "C'est mieux d'être surpris, nan ?"
Noir.
Le film commence, des noms apparaissent à l'écran. On devine un effet de vieux film, puis les premières images, un magicien faisant ses tours de magie dans une salle bondée, plans fixes, couleurs vives et agréables. On reconnait plus tard Colin Firth, personnage principal, exécrable, égotique et hyper cartésien.
Bref, je ne vais pas raconter le film en détail, mais on entre assez rapidement et facilement dans cette histoire à la photographie ma foi bien soignée. Allen annonce assez lourdement l'arrivée de son égérie, Emma Stone, les joues pimpantes et l'haleine fraîche, on lui donnerait le bon dieu sans confession!
La première partie est assez fidèle à ce que l'on peut attendre du film ; léger, divertissant, on retrouve sans aucun doute l'ironie de l'auteur et son goût pour l'élégance, le milieu bourgeois, le ridicule que cela peut engendrer chez certains d'entre eux.

Mais enfin quoi, c'est gentillet, on sourit de temps en temps, mais ça s'arrête là ? Ils tombent amoureux et puis il devient enfin moins con et moins désagréable avec tout le monde parce que sa nouvelle meuf lui ouvre les yeux sur la vie? Ouais, bof, il a intérêt à trouver mieux le salaud !
Et ce coquin de Woody a effectivement plus d'un tour dans son sac ! Après nous avoir baladés pendant plus d'une heure avec une certaine lourdeur dans les personnages et les situations, il décide d'insérer un peu plus de subtilité et de finesse (comme une piqûre de collagène dans les fesses de la vielle tante) dans le désir de nous retourner comme des petites crêpes. On sait que ça va arriver mais on a hâte de savoir comment !
Et allez savoir pourquoi, on finit par se délecter sournoisement de ce qui arrive une fois que la gentille rousse est prise sur le fait. Le métrage prend alors de la consistance (ce qui manquait cruellement avant le drame!), et les dialogues résonnent en nous, petits êtres sensibles et manipulés.
C'est malin, c'est bien amené, c'est joli à voir, alors on se détend un peu et on passe cette dernière demi-heure avec le sourire, avec en sourdine une petite voix qui dit "ah le salaud, c'est quand même pas la moitié d'un idiot ce Woody!".
Ballounia
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le 9 nov. 2014

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