Mon premier Paul Thomas Anderson.
Ce qui peut déplaire : un jeu d'acteur froid/distant certainement intentionnel, la longueur et le rythme du film qui est discutable, et bien sûr si les drames vous mettent mal à l'aise ou vous révulsent, passez votre chemin !
Ce qui peut plaire : la petite analyse sur le destin versus le hasard, la réalisation "destin croisés", la BO, le fond psychologique (qui peut aussi déranger). Alors si les drames vous font dresser les poils de manière plaisante, foncez !
Dès les premières minutes du film l'introduction nous annonce la couleur des fleurs du magnolia.
"Événements fortuits, il n'y a pas de simples hasards ces choses arrivent tout le temps."
Avec une réalisation particulière mais qui n'en est pas pour autant inappréciable, des acteurs aux valeurs sures et une introduction bien détaillée, ma première interrogation : avec ce thème avancé où veut il nous amener ?
Comme le magniola qui n'a pas de pétales différenciés mais des sépales, on s'aperçoit rapidement qu'au fond les histoires des personnages ne sont pas si différentes les unes des autres et sont visiblement liées. Ce lien ce sont les tourments et l’amertume que peut avoir la vie.
Au travers de ces existences et de ces coïncidences persistantes sont illustrés la maladie, le mensonge, la culpabilité, la rancœur, le désarroi mais aussi la bonté de certains, qui malgré leurs péripéties prêchent la bonne parole : "Aider, pardonner, sévir, la loi c'est loi. C'est le plus difficile, qu'est-ce qu'on peut pardonner ?"
Le passé a une place importante dans la vie de chacun des personnages, comme facteur de ce qu'ils sont aujourd'hui. "Nous n'en n'avons peut-être pas fini avec le passé mais le passé n'en n'a jamais fini avec nous." Peut-être que la fatalité est dans cette phrase, comme ils n'en n'ont pas fini avec leur passé, il est là persistant tel une sentence sous la forme d'une coïncidence.
Chose que je n'avais pas remarquée : l'apparition d'une douzaine de fois du numéro 82. Le hasard ? Non coïncidence, il fait référence au 2è verset du 8è chapitre du livre de l'Exode. Ma stupéfaction devant cette pluie de grenouilles enfin éclairée !
Une descente aux enfers au ralenti, avec ou sans fond, avec ou sans billet retour ? Voilà quelle a été ma plus grande interrogation durant tout le film.
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