Nov 2009:

Quelle souffrance et quelle tristesse! J'étais tellement persuadé que j'allais adhérer à cet univers, à cet humour! Chou blanc! Nib! Je me suis terriblement emmerdé. Ma femme n'a pas tenu le coup. Me voilà avec un coffret sur les bras que je vais mettre un temps fou à terminer... si jamais j'y parviens, je débouche une bouteille de champagne. J'ai, semble-t-il, pris la mauvaise entrée. Je vais retenter l'escalade par la face courts métrages de Rozier. Je penche également pour ensuite coûte que coûte goûter à Adieu Philippine. Et si ces deux tentatives échouent, je crois que j'abandonnerai. Mais revenons à ce cas-là.

J'ai bien compris que Rozier a voulu jouer sur les difficultés de communication : langues ou accent différents, jargons professionnels incompréhensibles, dialogues sous-entendus, moqueries complices, signes lointains, partitions musicales, etc. Je vois bien également que Rozier veut démontrer que les relations humaines, affectives, peuvent dépasser largement ces cadres, ces outils langagiers usuels et "fonctionnent" malgré tout.

Mais j'étais tellement convaincu que j'allais assister à une comédie et qu'au moins j'allais sourire que je suis resté comme interdit devant l'absence d'humour ou, comme il convient mieux de dire, devant "un humour que je ne perçois pas". Maine Océan est-il une comédie? La passivité du rythme, habituellement un élément constitutif de la mécanique comique, a complètement endormi mon implication première. La répétitivité des gags (un bien grand mot soudain) d'incommunicabilité m'a lassé rapidement. Afonso et ses baragouinages m'ont considérablement agacé.

Surtout à quoi bon? Je ne comprends pas pourquoi on doit passer par cette mise en scène, ces longueurs, ces "absences", ces improvisations oiseuses, inintelligibles, cet emmerdement obligatoire pour traiter des difficultés à communiquer. Je suis certain que l'on peut discourir sur ce thème, jouer sur les mêmes contrastes, les mêmes confrontations, les mêmes dysfonctionnements relationnels avec du rythme, de la vie.

Pour faire bref : je n'ai pas compris le film, je suis resté sur le bord du quai. Les quelques jolis plans de plages à la toute fin ne changent rien à l'affaire et ne font pas oublier le manque de soin visuel, d'ambition esthétique du reste du film.
Alligator
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le 30 mars 2013

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