Critique : Mais qui a re-tué Pamela Rose ? (par Cineshow.fr)
Comme le disaient si bien Kad & Olivier en introduction au film (dans une courte vidéo précédant la projection), Mais qui a re-tué Pamela Rose ? fait parti de ces films où vous ressortirez plus cons qu’en y étant entrés. Il faut dire qu’on ne cherche spécialement à faire fonctionner ses neurones à 300% lorsque l’on s’aventure pour découvrir la suite (10 ans après) du premier volet, mais plus à contempler une nouvelle fois l’humour absurde et référencé de nos pros du Kamoulox. Pourtant, après leurs dernières réalisations (les Tuches, Safari, l’Italien…) l’ex duo comiques de Canal + m’avait totalement laissé sur le côté de la route en s’enfonçant assez tristement dans une spirale infernale de la nullité cinématographique. Car il faut quand même remettre les choses à leur place, si l’Italien était franchement minable, les Tuches redéfinissait à lui-seul les abîmes du pire du pire du cinéma française. Le bon temps de Mais qui a tué Pamela Rose ou un Ticket pour l’espace semblait révolu.
Point commun entre ces deux derniers films, le réalisateur Eric Lartigau. Et oui, le réalisateur de l’homme qui voulait vivre sa vie était-il le liant qui permettait à toute cette joyeuse bande de fonctionner aussi bien au cinéma qu’au petit écran ? Sans doute. Alors après le « joie », ils font une suite, bien vite arriva le « roooo », ils le font eux-mêmes. Autant dire que c’est avec une attente mêlée d’une franche crainte que j’ai découvert il y a quelques jours la suite du plus grand thriller américain of the year de all the time. Et sans beaucoup de surprise, le résultat est exactement à l’image de mon état d’esprit d’avant le film, en demi-teinte.
Car nos deux compères ne resteront pas mou du bide pendant la totalité du long-métrage. (sans quoi, nous aurions progressivement sombré dans le franc nanar). Par un habile ou du moins, assez tordant moment de catch à mi-parcours, l’occasion est toute trouvée pour relancer la carrière des flics, faisant table rase de l’enquête introductive pour passer à une échelle supérieure, sauver la présidente. Et ce nouvel enjeu qui arrive pourtant bien trop tard dans la structure narrative permet de donner un nouveau souffle salvateur à ce Mais qui a re-tué Pamela Rose ? et de le remettre sur les rails de la raison. Nouveau rythme, nouvelles vies, nouveaux personnages, cette seconde moitié n’a rien à voir avec la précédente ni sur le fond ni dans la forme tant le script semble avoir été écrit pour elle.
Et si pourtant le contexte du début était matière à proposer de nouvelles idées franchement intéressantes, c’est bien dans le retour aux classiques que le duo s’épanouie ici le mieux. L’humour absurde sera bien entendu au rendez-vous provoquant à la chaîne les sourires, les rigolades spontanées ou l’interrogation la plus totale selon votre humour et votre perception de la vanne. En ajoutant à la collection de films parodiés quelques items indispensables comme Y-a-t-il un pilote dans l’avion ou la série 24h chrono, mais aussi quelques seconds rôles savoureux bien plus présents (Omar Sy en agent de la sécurité, Audrey Fleurot en présidente érotique et bien sûr Laurent Laffite en boss du FBOuillle, certainement le meilleur rôle du film), Mais qui a re-tué Pamela Rose ? fait le job sans forcer, mais le résultat fonctionne plutôt bien et rappele aux bons souvenirs du premiers opus.
On regrettera toutefois la perte de cet apport cinématographique externe qu’apportait Eric Lartigau il y a 10 ans, un regard extérieur au duo qui permettait de mixer adroitement la franche rigolade avec des enjeux narratifs toujours présents et surtout une mise en scène qui tenait vraiment la route. Ici, on sent très clairement que nos deux amis ont été laissés en roue libre totale et le résultat n’en ai franchement pas meilleur. C’est d’autant plus dommage que le ressenti positif vis à vis film allait crescendo mais en raison d’un démarrage bien trop laborieux, toute comparaison avec le premier volet serait fortuite, ce dernier évoluant bien au-dessus. On ressort donc mitigé de la salle, à la fois content d’avoir retrouvé Bullit et Ripper dans cette nouvelle et débile aventure, mais attristé de constater que leur grande époque, à l’image des personnages qu’ils incarnent dans les premières minutes, était bien … il y a 10 ans.