Mais vous êtes fous se base sur un fait divers aussi mystérieux que fascinant, où une famille entière est intoxiquée par l'addiction du père, sans savoir comment la drogue a pu se propager dans leur appartement. Cette intrigue atypique formule un point de départ déroutant qui fait l'effet d'une bombe. Pio Marmaï et Céline Sallette, en couple amoureux, traverse admirablement la palette des sentiments. L'histoire d'amour, face à ce fait horrible et inexpliqué, constitue un contre-poids poétique qui intensifie le drame. En effet, la culpabilité du père mêlée à la confusion de la mère entrainent un ouragan d'émotions et de remise en question quant à la responsabilité d'être parent, géré physiquement et parfaitement par ce tandem d'acteurs. On traite aussi de l'addiction, l'une chimique, et l'autre physique, qui, malgré tout les efforts du monde, ne pourront rétablir un équilibre.
On sent qu'il s'agit ici d'une première réalisation, avec un soucis de bien faire, d'arrondir les angles des extrêmes et de maitriser le moindre mouvement de caméra. De faire du joli et du lyrique avec un sujet effrayant et poisseux. Le fait divers est alors aplati, presque trop romancé voire conceptualisé. Mais vous êtes fous devient soudain impersonnel et aseptisé. Une fois la bombe explosée, les scènes se révèlent beaucoup trop longues et plates. Même celles où on rentre dans la tête du père qui promettaient au départ une imprévisibilité intéressante. Peut-être y-t-il une volonté d'apporter une respiration à ces tourments personnels... Mais j'ai ressenti une grosse baisse de rythme qui a rendu le visionnage très ennuyeux, et ce, malgré toute la belle présence des acteurs. Cela dit, j'ai trouvé la distribution de Carole Franck, dans le rôle de la mère, très mal choisi car beaucoup trop jeune ! Il m'a fallu les 3/4 du long-métrage pour comprendre que c'était sa mère et non une amie du couple.
La notion de vertige est toutefois bien présente et explorée et promet de belles performances.