Majorité Opprimée
5.6
Majorité Opprimée

Court-métrage de Eléonore Pourriat (2010)

Noir c'est noir, il n'y a plus de nuances, tout se vaut, le monde entier est sexiste, plaignez-moi !

Bon, je pensais que ça pouvait être plutôt rigolo comme concept d'inversion, sauf que bien sûr ça ne tient pas la route une seule seconde. Déjà c'est laid, mais genre très laid, ça pue l'amateurisme, il y a des champ contre champs juste moches, la bonne femme ne sait pas couper, pourquoi faire un film si on n'y connaît rien à la réalisation ? Et surtout si c'est pour faire un pamphlet féministe honteux et affreusement banal comme il y en a des centaines, avec juste le concept d'inversion pour attirer le regard sur lui... C'était pas la peine de perdre du fric pour ça !


J'aimerais bien démonter le truc point par point pour montrer à quel point le féminisme et les "arguments" sont une arnaque, alors allons-y !


Bon, déjà le coup de la voisine qui dit à la fille (oui parce qu'on parle bien des filles "opprimées", donc dans ce film considérez que le type + une femme) je ne sais quelle connerie et qui rétorque "de toute façon on verra avec votre mari", ça va, pas trop lourd non ? Non mais franchement qui va dire ça dans la vraie vie ? Et quand bien même, si un type du syndicat de ton immeuble ou je ne sais quel couillon te fait une réflexion pareille, qu'est-ce que ça peut faire ? Non parce que si c'était des lumières ces gens-là ça se saurait...


En suite, la factrice qui fait une remarque sur le cul du mec ou je ne sais quoi, pareil (et ça vaut pour tout le film en fait), pourquoi s'énerver et ne juste pas accepter que tu t'habilles de manière à attirer les regards et, de ce fait, qu'on "risque" de te le faire remarquer ? Tu as un beau cul, des belles jambes, tu les montre, pas très bien, c'est flatteur que les filles te fassent des compliments (et inversement), tu pourrais sourire, plaisanter, mais non, tu le prends comme une attaque. C'est là tout le paradoxe du féminisme, on dit les filles peuvent s'habiller comme elles veulent, leur corps leur appartient etc, et après on crie au machisme quand on leur fait des remarques, qu'on les trouve séduisantes, qu'on les "transforme en objets". Tu sors peu vêtue ? Aucun, super, c'est tout à ton honneur, on sait que c'est important pour une fille d'être satisfaite, le fait qu'elle sache qu'elle plaît, ça donne un pouvoir inouï aux femmes.


Ainsi, s'il t'arrive de tomber sur des mecs lourds dans la rue (comme les filles qui agresse le type dans le film), pour ne pas dire des crétins finis qui sont misérables et qui n'ont de relations avec les femmes qu'en les sifflant ou en étant de gros lourds, ben tu t'en fous, tu passes outre, t'énerver ne fera qu'envenimer les choses. Parce que si tu t'habilles bien, que tu es séduisante et tout, tu vas exciter des gens, les beaux comme les moches, c'est comme ça. Si ça arrive, ben tant pis, ce n'est pas la peine de vouloir que ces débiles-là changent, tu ne feras que les rendre agressifs. C'est ce que montre très bien le film, le type se fait agresser par une bande de filles, sauf qu'à aucun moment on ne va te dire que le type a mal réagi, qu'il aurait dû passer son chemin et s'en foutre plutôt que de prendre la mouche, ce qui mène à la violence et à l'agression, au contraire, on te le fait passer pour un victime passive, qui n'a rien demandé et qui n'est qu'une pauvre petite chose... Mon cul oui !


Loin de moi l'idée de vouloir accuser les victimes de quoi que ce soit (comme le fait le film de manière honteusement caricatural, genre la policière va vraiment faire un sermon comme ça à la victime dans la vraie vie), mais bon, tu t'habilles comme ça, ok, les gens font tout ce qu'ils veulent dans la vie sans conséquence, c'est la liberté, on vit chez les bisounours (tu parles d'une illusion, si on faisait ce qu'on veut dans la vie ça se saurait), mais il faut se dire que ça peut avoir des conséquences. Évidemment ça ne justifie pas le viol, ou l'agression, ce serait trop facile (à moins que vous ne rejoignez Sade en pensée), mais ça peut l'expliquer, la provoquer. De fait, si tu as décidé de faire ce que tu veux quand même, ben ne vas pas te plaindre des remarques débiles des mecs dans la rue, faut s'en foutre, tu passes outre, tu peux sourire, être flattée des remarques du beau gosse postier qui aime bien tes fesses, bref tu peux être forte et vivre ta vie comme tu l'entends sans te plaindre à chaque fois qu'un pervers t'abordes. Non parce que dans ce cas on peut aussi chouiner sur les noirs, les arabes, les gays ou que sais-je qui sont mal vus dans la rue, racisé.es (pour reprendre l'orthographe de nos amis les débiles), qui sont opprimés etc. Ça va quoi, on se calme, c'est pas en étant dans la violence, la réaction, le ressentiment qu'on va apaiser quoi que ce soit, au contraire.


Là, dans ce navet, on inverse les rôles (les hommes opprimés par les femmes), mais c'est pareil, toutes les femmes sont de pures salopes connasses qui maltraitent les hommes, elles se foutent de leur gueules, leur font la morale sur leur comportement (ce qui n'est pas forcément idiot, mais ici c'est très caricatural)... On est jamais dans le réel, jamais... Cette soi-disant réalité que les féministes débiles (pléonasme) voudraient dénoncer n'existe pas. Les hommes sont débiles, ils ont envie de baiser comme tout le monde, sont maladroits, ne savent pas s'y prendre avec les filles, mais à côté ils sont touchants, brillants, intelligents, charismatiques, doux... Les femmes, de leurs côté, sont jalouses, chiantes, cherchent la petite bête, se placent en victimes pour tout et n'importe quoi pour le détourner à leur avantage... Mais là aussi, elles sont drôles, sensibles, extraordinairement douces, belles et touchantes... Le monde est gris, personne n'est tout blanc ou tout noir, les gens sont pervers, violents, ils aiment la violence, ils aiment voir les autre souffrir (encore une fois je renvoie à Sade). Et en même temps ils peuvent s'émouvoir d'un petit sourire à peine esquissé sur le visage d'une copine qu'ils aiment bien, ça leur fait du bien...


Bref, à la poubelle ce genre de discours haineux, pourquoi hurler, s'énerver, détruire l'autre (moi le premier peut-être, je ne suis qu'un homme, faut me voir prendre un malin plaisir à écraser mes concurrents quand je joue à Civilization, mais n'empêche qu'il faut aller au-delà de ça) alors qu'on pourrait simplement s'assoir une heure ou deux et discuter tranquillement ?


J'invite les filles à qui le féminisme parle beaucoup (et à la réalisatrice, ça lui fera du bien) de se poser trente minutes pour y réfléchir, réfléchir profondément aux choses, à la nature de l'homme, à la complémentarité des hommes et des femmes, aux grands pouvoirs que les femmes ont sur les hommes, et après, peut-être qu'on pourra parler sans hurler.

Vaanille
1
Écrit par

Créée

le 19 déc. 2016

Critique lue 529 fois

1 j'aime

Vaanille

Écrit par

Critique lue 529 fois

1

D'autres avis sur Majorité Opprimée

Majorité Opprimée
MlleNana
6

Garde le sourire !

Le visionnage de "Majorité Opprimée" m'a laissée légèrement mal à l'aise. Non pas que le fait de voir un homme dans des situations de "sexisme ordinaire" m'ait vraiment perturbée, homme ou femme au...

le 7 févr. 2014

15 j'aime

10

Majorité Opprimée
Andy-Capet
7

"Toutes les femmes de ta vie sont en moi réunies" (L5)

Ce court-métrage, souvent recalée pour ses grosses ficelles, est presque parfait à mes yeux sur un plan didactique du féminisme. Grosses ficelles ? Manque de crédibilité ? Tout d'abord, annonçons la...

le 20 mars 2014

10 j'aime

24

Majorité Opprimée
bonny
10

Critique de Majorité Opprimée par bonny

Un film militant qui montre tous les aspects de la domination d'une partie de la population sur l'autre. Comme l'individu en cause est un homme, le propos nous met extrêmement mal à l'aise. Sans...

le 7 avr. 2014

8 j'aime

6

Du même critique

Playtime
Vaanille
5

Boring time ?

Je ne remet pas en compte le talent de Tati dont je n'ai vu aucun film avant celui-ci, le personnage et le réalisateur m'intéresse. Et je ne peux pas dire non plus que tout est à jeter dans Playtime,...

le 17 juil. 2014

23 j'aime

2

Le Papyrus de César - Astérix, tome 36
Vaanille
5

Rien de nouveau sous le soleil, c'est anecdotique...

Bon je n'avais pas aimé Astérix chez les pictes, qui tentait laborieusement de copier ce qui a fait le succès de la série dans les années 60 et 70, mais sans la génie et l'originalité de Goscinny...

le 26 oct. 2015

19 j'aime

5

Projet Crocodiles
Vaanille
1

Pourquoi tant de haine ?

Je devrais me moquer de cette bd caricaturale, dangereuse, stigmatisante. Mais ça me rend plus triste qu'autre chose en fait. Je n'arrive pas à comprendre comment on peut espérer faire passer un...

le 20 oct. 2014

17 j'aime

3