Pour mon premier Besson au cinéma, je m'étais préparé à une soirée pas vraiment prise de tête et à une violence bien présente comme en vendait la bande annonce. Et puis j'aime bien les films de gangsters alors c'était une occasion de se faire une idée bien personnelle sur le travail régulièrement décrié de ce réalisateur. Et force a été de constater que les reproches ne sont pas réellement sans fondement.

Malavita est une histoire construite autour d'une idée très simple : une ancienne famille d'affranchis est sous la protection du FBI en retour de ses informations sur la mafia italienne new-yorkaise. En France. Que dis-je ? En Normandie, dans un trou perdu. Le père se fait passer pour un écrivain, tout en tentant de modérer ses pulsions violentes. La mère essaie de mener une vie normale au sein du voisinage avec des barbecues et son temps passé à l'église. La fille tente de s'évader d'une vie de cavale en cherchant le grand amour. Le jeune fils quant à lui joue au caïd malin sur les traces de son père. Ensuite l'ensemble du film va nous présenter ces quelques informations et nous mener vers son unique pauvre moment de tension majeur : l'affrontement sanglant face aux tueurs à gages du parrain emprisonné. J'ignore si le roman dont s'inspire Besson souffre des mêmes défauts mais ici, tout est plutôt lent, d'une banalité morne en dehors de rares éclairs de violence et sans grande inventivité face aux canons du genre. Et pourtant, Martin Scorsese est cité en tant que producteur. Bref, un film de Luc Besson.

On aurait pu aussi souhaiter que les meubles fussent sauvés par les grands noms de l'affiche. Et pas des moindres ! Robert De Niro, Michelle Pfeiffer et Tommy Lee Jones. Ca impressionne comme ça. Seulement, quand on choisit des acteurs qui ont vraiment pris de l'âge maintenant, il ne faut pas être surpris si le jeu sent un petit peu la naphtaline. Bon, je suis peut être un petit peu trop exigeant avec eux — d'autant qu'ils me semble avoir été assez bien choisis pour leurs rôles respectifs — mais il faut honnêtement avouer qu'ils ne transcendent absolument pas leurs personnages et ce n'est pas avec ce film qu'ils seront cités aux Oscars. La petite bouffée d'air frais viendra plutôt des deux jeunes acteurs qui jouent les enfants de la famille. Certes, leurs rôles non plus ne sont pas exceptionnels à interpréter mais il est difficile d'en demander plus.

Alors voilà, lorsque l'on accumule des poncifs, des acteurs qui ne sont plus au sommet de leur gloire, un réalisateur qui tente de faire du cinéma américain sans en avoir le talent et un scénario mou du bide, ce n'est pas très folichon au final. Cela dit, Malavita se laisse tout de même agréablement regarder pour peu qu'on ne lui demande pas d'être plus qu'un film de seconde zone. Il ne sera pas aussi navrant que Taxi 2 ou 3 et rien que pour ça, ce n'est déjà pas si mal.
KMP
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le 25 oct. 2013

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