L'enfant sauvage : la bonne idée sous-exploitée
L'originalité de ce petit film est à chercher dans ses premières minutes. Le thème de l'enfant sauvage, très rarement exploré dans les films d'horreurs, fonctionne parfaitement.
Même si on sait dès le début que le vrai méchant est un fantôme torturé, les petites filles sales, maigres, à quatre pattes et d'une vivacité bestiale, le fond de leurs âmes connecté à une forêt inquiétante, font très brièvement d'excellents monstres avant d'être ramenées à la civilisation.
Hélas, c'est à partir de là que tout devient plus classique. La famille d'accueil, charmant couple de hipsters fauchés, est d'abord locataire d'un minuscule appartement. Au vu de leurs tempéraments d'aventuriers tatoués, on en déduit avec espoir que l'intrigue se déroulera plutôt en forêt, au contact de cette nature vénéneuse où les papillons inquiétants cotoient les cris de corbeaux et où les sorcières procèdent à d'étranges rites païens.
Hélas, ils emménagent bien vite dans la fameuse grande-maison-sombre-chargée-d'histoire, grâce à un prétexte scénaristique un peu tiré par les cheveux.
Parallèlement, on retrouve évidemment le spécialiste psychologue/pédiatre qui mène l'enquête dans le plus grand secret sur le fantôme-à-l'origine-de-tout-ça (avec un inévitable passage-dans-les-archives-municipales-pour-tout-découvrir).
Et jusqu'à la fin, on a évidemment droit à des parties de cache-cache avec l'esprit frappeur qui vont en s'intensifiant dans les couloirs de la lugubre bâtisse.
Déjà vu...
Mais malgré ce classicisme, malgré certains personnages sous-exploités (comme cette tante éloignée qui ne sert finalement pas à grand chose), ça marche, c'est divertissant, et il n'y a pas de mensonge sur la marchandise dans le trailer.
Si vous ne vous attendez pas à voir le film du siècle, ou que vous mouillez votre culotte (en poussant des petits "hiiii hiiii" d'excitation) à l'idée de voir Jaime Lannister* dans une nouvelle aventure, laissez-vous tenter sans crainte.
*C'est plus parlant que le nom de l'acteur Nicolakj cozsteyr vafdfh... Nikolajd Valaud Belka... on s'en branle