Les McCallister,une famille de Chicago,s'en va passer les fêtes de fin d'année à Paris mais,dans la précipitation du départ,on oublie Kevin,le petit dernier,à la maison.Il faut dire qu'entre les nombreux enfants du couple et ceux,non moins nombreux,de l'oncle et de la tante qui sont également du voyage,il y a onze gosses,alors un de plus un de moins....Le gamin croit que sa famille s'est évaporée par magie et,la surprise passée,s'adapte à sa vie solitaire.Mais un duo de cambrioleurs stupides écume le quartier et ne va pas tarder à s'intéresser à sa baraque,ce qui l'incite à organiser la résistance.Vu d'aujourd'hui,le triomphe obtenu en son temps par ce film parait hautement surréaliste tant c'est abrutissant de connerie.On pourrait avoir confiance à la lecture du générique,mais il est en trompe-l'oeil.Si on examine la carrière de Chris Columbus,le réalisateur,on s'aperçoit qu'il a un beau palmarès de scénariste mais qu'en tant que cinéaste on nage plutôt dans la médiocrité.Quant à John Hughes,qui a écrit et produit ce "Home alone",c'était un homme des années 80 et sa bonne période était déjà derrière lui.Difficile de reconnaître ici la patte du pape du teenage movie,le réalisateur des excellents "Breakfast Club" ou "Ferris Bueller".La musique est signée John Williams mais il n'est pas dans une forme olympique et sa partition tient plus du tintamarre que du score élaboré.Le monteur est Raja Gosnell,qui passera à la réalisation en 97 avec "Maman,je m'occupe des méchants!",le troisième volet de cette inénarrable saga,où il fera déjà montre de son indéniable incompétence à filmer quoi que ce soit de potable.Evidemment,l'appréciation est faussée quand on porte sur ce genre d'oeuvre un regard d'adulte mais même pour un film jeunesse c'est très très mauvais.La famille américaine moyenne y est décrite comme un ramassis de débiles excités,ce qui n'est pas forcément inexact mais limite l'intérêt qu'on peut porter aux personnages.Entre le père passif et la mère qui se croit tout permis,l'oncle radin et sa grosse dondon inexistante,le portrait serait acide si les protagonistes n'étaient pas présentés comme foncièrement sympathiques.La marmaille est bien pire avec cet étalage de résidus de fausses couches,on a du gras,du rachitique,des dents de lapin,mais tous ont un point commun:ils sont cons comme des balais.Et le pire de la bande est Kevin,un sale petit branleur emmerdant au possible.D'ailleurs le fait que ses parents l'oublient ressemble à un acte manqué réussi car se débarrasser de cet insupportable avorton relève de la plus élémentaire hygiène mentale.Au début la raclure de bidet se comporte comme le déficient neuronal qu'il est et se consacre à faire tout ce qui lui est habituellement interdit.Absorption de junk food,télé en continu,vandalisme dans la maison,fouille des chambres de ses frères et soeurs,nuits passées dans le lit des darons,la vie rêvée du gosse ricain de base.C'est censé être drôle mais c'est juste sinistre,sans rythme et ennuyeux.Et ça dure comme ça pendant presque toute une projection où il faut se fader les pitreries insanes de cette sous-merde de Macaulay Culkin,l'enfant acteur qui donne des envies d'infanticide,entrecoupées des tribulations de sa tarée de mère qui tente par tous les moyens de revenir à la maison.Heureusement un petit miracle survient dans le dernier quart d'heure,comme quoi il faut savoir être patient,avec l'attaque de la bicoque par les cambrioleurs qui tombent dans tous les pièges préparés par Kevin et subissent une avalanche de maltraitances physiques atroces mais très marrantes.Columbus se souvient brusquement de la manière de shooter des scènes et de les enchaîner dans le temps juste,ce qui nous offre quelques minutes de pur slapstick sado-maso.La fin dégoulinante de mièvrerie vomitive viendra bien sûr ternir cette bonne impression mais on aura quand même réussi à rire un peu,ce qui n'était pas gagné.Dans les rôles des deux bandits,les immenses Joe Pesci et Daniel Stern sont fantastiques mais ça fait toutefois un peu de peine de les voir dans une telle fosse à vidange.