Comment construire une suite à un film qui avait déjà bien écoulé le répertoire d’ABBA dans le premier opus ? Si la réponse évidente d’une combinaison entre musiques connues déjà utilisées et de chansons moins réputées font la part belle au groupe, le scénario avait un coté casse-gueule avec sa revisite de l’histoire ; pourtant la jeunesse de Donna, que l’on nous a déjà conté, apporte une note de fraîcheur et un gros plan bienvenue sur la genèse des trois pères. Le hic réside, sans nul doute, dans la grande absente ; mais que tout le monde se rassure, la solaire Lily James parfait le rôle à merveille.
Le principe de la comédie musicale peut parfois perturber ; ce qui fonctionnait dans le premier film a parfois des allures un peu trop caricaturé. La survenue des danses allait donc de soi sur une île en pleine fête, elle l’est un peu moins dans un café, mais ce serait aller à l’encontre du genre.
La béquille utilisée pour écarter Meryl Streep est plutôt maladroite mais néanmoins nécessaire pour raconter son histoire ; ainsi le spectateur est habité, que ce soit dans le passé comme dans le présent par la présence de Donna. Sa mythologie se chevauche assez bien avec l’inauguration de l’hôtel, le film n’hésitant pas à reprendre des scènes (et surtout un duo) qui fonctionnait à merveille dans le premier. Amanda Seyfried offre un autre visage, la jeunesse et les jolies rondeurs sont pour Lily James, quand à Sophie il lui faut revêtir un masque plus adulte. Seule Cher, dans une sorte d’ersatz de guest star, viendra ternir un peu la cerise sur le gâteau, elle assure le show sans vraiment y avoir sa place.
Le choix des chansons est de toute façon une valeur sure : si les principaux succès du groupe réapparaissent pour notre plus grand plaisir, les autres chansons viendront ravir les fans inconditionnels ou permettront aux néophyte de découvrir un peu plus ABBA. Quoi qu’il en soit, les musiques restent d’actualité, toujours autant percutantes, prouvant une fois de plus la grande sensibilité et le talent tout autant dans l’écriture que dans la mélodie des chansons.
Le film parvient à vous refiler la pêche, pari qu’avait largement tenu le premier Mamma Mia, et l’émotion viendra forcément vous cueillir lors de la dernière scène.
C’est quand même bien de sortir avec le sourire aux lèvres.