Fermez les yeux et rappelez-vous. Vous aviez dix ans, vous étiez rempli de rêves de bravoure, de monstres qu’on terrasse et de belles filles qu’on libère, accessoirement vous rêviez que ces filles étaient nues. Votre truc c’était de reproduire le vaisseau d’Albator en lego ou de piloter Goldorak, vous imaginiez des combats entre des créatures surpuissantes capables de briser un immeuble comme une allumette et franchement, la psychologie d’X-Or, d’Actarus ou de Jayce vous préoccupait autant que la manière dont auriez à payer votre retraite. Vous avez retrouvé vos dix ans ? Alors rouvrez les yeux et dégustez Man Of Steel !

Sûr que ceux qui espéraient un BatMan Of Steel en sont pour leurs frais, mais qu’ils se rappellent que les deux héros n’ont rien à voir. Quand Batman est un peu le côté obscur des super-héros un être torturé et rongé par la haine, Superman c’est surtout le drapeau américain avec des muscles, c’est mère Theresa en combin’ bleue. On ne voit presque que ça pendant deux heures trente, les muscles de Superman capables d’à peu près tous les exploits, des « miracles » comme dira la mère d’un copain de classe de Clark. Même si on attend ce genre de choses de Superman : sauver un train qui tombe d’un pont comme le chat à sa mèmère coincé un haut d’un arbre (crétin de chat !), le côté « gendre idéal et propre sur lui » de Christopher Reeve disparait un peu et c’est là un des éléments qui ringardisent la première quadrilogie.

Jusqu’à présent ça passait encore, Christopher sans muscles avec un costume acheté au Lidl du coin, Loïs catalogué miss gourdasse à vie et Zod comme le précurseur du phénomène drag queen. Il y avait un charme désuet qui nous rendait indulgents et puis la manière dont Christopher avait fini sa carrière avait touché tout le monde et on voyait ces films comme un hommage. Mais là c’est plus possible : Superman a enfin pris corps !

Kripton a de la gueule et de la personnalité, out les robes blanches phosphorescentes qui rendent aveugle, exit Marlon Brando qui tire la tronche, on a ici des grosses bêtes vilaines, un Russel en colère et surtout un Zod avec une belle de gueule de super-vilain et une touche d’ambiguïté qui apporte de l’intérêt au personnage. Superman lui est plein de questions sur ce qu’il est et surtout sur ce qu’il devra être. Ces parents adoptifs sont des dures à cuire et bon Dieu quand est-ce que quelqu’un va enfin se souvenir que Kevin est un très grand acteur ?! Quant à Loïs, quel trouvaille ! Pas d’actrice bombe atomique à la limite de la star du porno pour vendre, juste une belle pleine de charme avec qui on passerait sa vie, blotti dans ses bras et ça tombe bien, c’est ce que fait Superman.

La réussite visuelle est totale, tu parles d’une surprise ! Il faut bien sûr adhérer à l’univers du réalisateur, passé ce cap le film est absolument époustouflant. C’est beau de bout en bout avec quantité d’idées visuelles qui ravissent sans entamer la crédibilité du film. Snyder maitrise et son film reste clair et lisible de bout en bout malgré…et bien malgré les scènes de combats les plus titanesques et dingues jamais posées sur la rétine d’un fan de super-héros.

Certains disent que c’est abusé, que c’est trop. Mais ici trop c’est jamais assez ! De tout temps Superman au cinéma a été capable des exploits les plus exagérés. Christopher lui-même savait faire passer un train sur son corps. C’est donc juste cohérent de le voir ici transformer son film en entreprise de démolition et c’est bon, c’est jouissif, grandiose, un régal pur. Les combats tabassent comme jamais vu avant, les effets spéciaux sont à 100% au service d’images incroyables et toutes plus excessives les unes que les autres et ici, trop est encore meilleur. Simple exemple, quand il apprend à voler il commence par se vautrer et défonce au passage le sommet d’une montagne : tout simplement magique ! Superman possède une force sans limites et passe au travers d’une montagne comme vous au travers d’une toile d’araignée, logique on vous dit. Y a même une pointe d’humour pendant le combat sur le chantier d’un immeuble quand Superman fait voler le panneau avec le nombre de jours sans accident du travail.

C’est sûr il n’y a pas la profondeur d’un Batman, mais on s’en fout. Man Of Steel est un gigantesque show américain jouissif de bout en bout qui cloue au fauteuil et où les limites sont sans cesse repoussées, sûr que Superman pourrait déboiter la lune ça choquerait même pas ! N’attendez donc pas grand-chose d’autre même s’il y a tout de même un peu d’autre chose. Sachez apprécier cette sensation merveilleuse de redevenir un petit garçon (ou une petite fille) de dix ans avec les yeux qui pétillent devant Superman et franchement, c’est bien meilleur et bien plus salutaire que de devenir un grand con de quarante ans avec les yeux qui végètent devant secret story.

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le 17 oct. 2013

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Jambalaya

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