Superman et le cinéma, curieusement, ça a toujours fait deux. Excepté le Superman de Donner, certes sympathique mais franchement kitsch, on ne peut pas dire que le super héros en collant ait eu beaucoup de chance depuis, même avec un Superman Returns boiteux et un peu trop catho à mon goût.

Je ne dis pas : le film de Snyder ne manque pas non plus de références christiques : un Clark Kent barbu sauvant des flammes des pauvres hommes, un plongeon en croix pour revenir sur la Terre… On pourra reparler du spectre du 11 septembre, présent dans Returns (l’avion s’écrasant sur un stade de foot) et en filigrane ici (la menace vient, à nouveau, du ciel par un commando qui a dormi pendant des années). Mais réduire Man of Steel a un outil de propagande serait une vulgaire erreur.

D’une part, parce que Snyder insuffle ses propres références au mythe (à mon sens en tout cas : les combats ressemblent davantage à Dragon Ball qu’aux comics originels) ; d’autre part, parce que ce qui intéresse Snyder n’est pas la dimension « sauveur » du personnage mais la quête de soi, la recherche de sa place dans le monde. On n’est pas très loin dès lors de ses interrogations développées dans Watchmen, et c’est plutôt appréciable dans un genre souvent aseptisé de toute réflexion. C’est là la différence avec Christopher Nolan, par exemple, qui s’interrogeait davantage sur « qu’est-ce qu’un héros ? » plutôt que « comment le devient-on, et le reste-on ».

Snyder s’intéresse aussi à l’univers entier de Superman, et cela offre quelques séquences mémorables comme la destruction de Krypton qui reste une fabuleuse introduction qui plonge le spectateur directement dans le bain. Snyder est l’homme de la mise en route efficace, et il le prouve.

Reste de légers couacs, comme le personnage de Loïs condamné à être insipide, un problème d’équilibre (trop de réflexion au début pour trop d’action sur la fin) et des longueurs de ci de là, mais le film tient malgré tout le choc et devient un petit modèle en soi, loin des produits superficiels de Marvel, proche des Dark Knight de Nolan. Excusez la comparaison.
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le 13 oct. 2013

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