Cela apparaissait comme une évidence ! Après un coup raté avec " Superman Returns", il fallait sortir un film digne de ce nom pour ce super-héros des plus connus tout en surfant sur la vague actuelle qui est d'ajouter du sombre et de la torture psychologie à nos super idoles pour faire " plus humain". Telle est la sauce que la trilogie Batman de Nolan a su imposer pour les autres franchises adaptées sur grand écran. Rien que dans le titre il fallait casser le code et adapter le surnom de la mort-qui-tue pour montrer que ce n'est pas simplement Superman, mais le " THE " Man of Steel !

Personnellement je n'es jamais adoré ni détesté Superman en général. Les seuls souvenirs que je possède c'est des scènes du dessin animé "La Ligue des Justiciers" où le personnage ne se montrait pas si parfait qu'on pouvait le prétendre, et avec son amitié avec Batman rendait cet héros vraiment attachant. J'ai aussi quelques souvenirs de la série " Loïs et Clark - Les nouvelles aventures de Superman" qui certes sentait plus la comédie romantique à tous les épisodes mais qui donnait un nouvel aspect à Superman plus réaliste.

C'est donc avec mes maigres connaissances sur ce superhéros et aucune appréhension que je suis allée voir ce film en essayant de me laisser convaincre.

Ma première impression était de constater que l’ombre de " Dark Knight" se révèle rapidement dans la construction du scénario co-écrit avec David S. Goyer : on amène du réalisme, on assombrit le contexte pour faire émerger l’héroïsme, on y mélange de l'émotion à nous faire tirer la larme à l'oeil ( la scène de la mort de Jonathan Kent illustre bien , caméra calée sur les regards larmoyants et les mains en l'air).. . Cela fonctionne assez bien globalement mais les défauts principaux du héros qui est Superman, son côté un peu trop “parfait”, propre sur lui, et la symbolique du rêve américain qu'on lui colle sans cesse à la peau font ressortir des côtés assez ridicules au cours du film.

La 3D trop trop présente, fait noyer l'intrigue dans un tableau numérique trop irréel pour qu'on y accroche vraiment. Je n'es pas été sensible à la mise en scène et les effets spéciaux sont en partis responsables. Certes on est devant un film de Blockbuster mais ça n'excuse pas tout.

Voir SuperMan capable d’encaisser n’importe quel coup sans souffrance physique, de passer de la terre ferme au firmament sans effort, de traverser plusieurs immeubles après avoir été propulsé par un choc. On ne craint jamais rien pour cet être casi divin , défendant la planète Terre face à une poignée de méchants Kryptoniens. De même la vision quasi religieuse donnée au cours du film peut gêner certains. Il est difficile de ne pas voir le "Jésus" des temps modernes à travers ce nouveau Superman. Bien que cette métaphore ne gâche pas trop le film, c'est parfois assez lourd à tout suivre.

Mais ce qui m'a le plus gênée c'est vraiment le personnage de Lois Lane. Je ne sais pas si c'est du au metteur en scène ou au jeu de l'actrice ; mais quelle Personnalité fade, ennuyante et horripilante ! A part, faire des photos sur L'Antarctique ( er sans gants ! donc bonjour le réalisme), pousser sa petite larme en écoutant l'enfance de Clark Kent, crier au moindre bruit, pousser des soupirs, parler à une image holographique dans le vaisseau ennemi juste en insérant un objet dans une feinte et en tombant du haut du vaisseau et se faire rattraper par notre héros... oui on a vite fait le tour ! Vite oubliée encore une fois les personnages féminins accompagnant les supers-héros sont toujours campées dans leurs rôles de femmes en détresse. Aucune volonté de changer un peu la donne pourquoi ?

La scène qui l'illustre bien c'est celle de la sergente qui ricane en disant " Rien mon commandant je le trouve juste trop craquant !!" ... hum est-ce bien utile ?

Dommage car le film possède quand même des éléments très intéressants comme la fable écologique sur le déclin de Krypton, le thème de l’étranger tiraillé entre deux mondes dû fait de sa différence, celle d’une relation père-fils parfois complexe mais empreinte de respect notamment au sujet de la responsabilité du héros, ainsi que celle du libre-arbitre ( Merci Philosophe Jonathan Kent ! Qui malgré moi a su m'émouvoir à chacune de ses apparitions) creusant ainsi le personnage de Zod, méchant assez manichéen certes mais qui assume pleinement son rôle.


S’il reste assez simpliste, le scénario de Man of Steel s’avère d'être nourri d’une volonté d’amener du fond à un personnage qui en manque souvent.
L'acteur Henri Cavill reste très convaincant dans la peau de Superman en lui donnant un véritable charisme. Les deux pères de Kal-El/Clark sont interprétés par un Russel Crowe et un Kevin Costner à la fois philosophes et héroïques dans leurs actions restent crédibles dans leurs rôles respectifs. Si le premier qui interprète Jor-El est crucial pour l’avancée de l’action, le second en Jonathan Kent amènera en mon sens l’émotion et l’humanité nécessaire à un film très porté sur l'action.

En fait, "Man of Steel" est un film très déséquilibré, basée sur 2 parties très bancales. D'abord, sur une présentation du héros et de ses enjeux assez molle sur la longueur et une guerre totale dans la seconde partie un peu fatigante qui veut en faire vraiment trop. Ce qui permet de rythmer assez bien le film ce sont les flashbacks sur l'enfance de Clark ou le suivi de personnages annexes (l’enquête de Loïs notamment). Cependant je reconnais que malgré certains scènes d'action très brouillons, ce réalisateur a la capacité à proposer des bastons bien orchestrées, rendant ici justice à la puissance du personnage de Superman mais laissant malheureusement sur le bord de la route les interrogations philosophiques de la première moitié du film. Une volonté aussi de mélanger plusieurs registres très maladroitement orchestrés entre l'humour un peu potache pour dédramatiser, les moments d'émotions très clichés pour nous identifier aux figures ( mais on aime ça pas vrai ?) et les scènes entre des gros bras trempés de sueur ( oui oui ! nous sommes viriles !).

Au final, Man of Steel est un film de super-héros un peu trop rigide pour être réellement attachant, un poil mièvre pour être profond et avec trop d’action pour être véritablement intelligent. Mais l'intrigue pose de nouvelles bases intéressantes à exploiter ; rien que pour voir l'apparition de Lex Luthor dans un second film je ne dirais pas non.

J'ai passé un sympathique moment de cinéma, avec mon cher pot de pop-corn pour me tenir compagnie. Un film qui divisera beaucoup de personnes sur sa forme et son fond, et qui ne m'a pas comblée ni même émerveillée.
AudreyAnzu
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le 26 juin 2013

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AudreyAnzu

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