Si tu es prêt à te vider de toutes les larmes de ton corps, tu peux tenter le magnifique mais ô combien tragique : Manchester by the Sea (de Kenneth Lonergan, avec Casey Affleck…)
Dès le départ, alors qu’il débouche les toilettes ou répare la plomberie des locataires de l’immeuble dont il est homme à tout faire, tu devines qu’il y a un truc avec ce type : il fascine ou exaspère, semble inatteignable, à la limite autiste. Et puis le voilà contraint de retourner à Manchester by the sea (du nom d’un port de pêche) où son frère qui était malade du coeur vient de décèder… et de lui confier la tutelle de son fils.
Mais Lee ne peut pas rester à Manchester où durant toutes ces années il ne revenait « que pour les coups durs », et l’on finit par savoir pourquoi il traine autour de lui une réputation de soufre, cherche la bagarre à la moindre occasion comme pour expier, se trouve incapable d’y croiser son ex-femme et de se remémorer ce qu’ils ont traversé. Culpabilité, survivance, rédemption, reconstruction… chacun survit comme il peut. C’est très beau, très contemplatif, très intimiste… et très, très, très lent aussi.