Sauf à vouloir encourir d’intenses représailles, il faut aller voir Manchester by the Sea.

Quand Notre Agent au Kremlin et le Prince d’Avalon vous demandent d’aller voir Manchester by the Sea, on n’a pas trop le choix. Sauf à vouloir encourir d’intenses représailles, comme le blocus de la machine à café ou la privation de Topten.


Naan, j’déconne. J’allais le voir, ce film, tout simplement parce qu’il y avait Manchester dans le titre, Joy division, Happy Mondays, etc. Le temps de réaliser que Manchester by the Sea, c’est plutôt dans le Massachusetts, avec le petit Affleck, Boston, et les Celtics. C’est pas grave, je suis déjà dans la froidure de l’hiver, bien au chaud dans le 86, direction MK2 Bastille.


On aime Casey Affleck, on aime ses films, on aime son frère, on aime les films de son frère avec lui dedans. Et s’il n’y a pas de Ben Affleck à l’horizon, on est prêt à y aller quand même. Le début du film est assez décevant. On connait le jeu minimaliste de Casy Affleck, on sait qu’il ne jouera jamais Iron Man ou Tony Montana, mais on est étonné par le manque d’émotion que procure son jeu. Évidemment, c’est un leurre qui sera bientôt expliqué. Enfin, bientôt, c’est beaucoup dire : il faudra presque une heure pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire. Ce n’est pas ici, à CineFast, que l’on va se plaindre : cette heure toute en subtilité, en flash-back, va nous révéler patiemment cette histoire.


Si celle-ci est classique (Lee Chandler, un quadra solitaire retourne dans sa ville natale pour hériter de son frère, on comprend qu’il n’est pas le bienvenu), sa résolution ne l’est pas du tout. On est dans le terrain connu du mélodrame, mais si Kenneth Lonergan* semble un moment jouer des pistes habituelles de la rédemption hollywoodienne (travail, couple, famille), ces pistes en réalité, ne mènent nulle part.


Et c’est évidemment cette sécheresse affective qui contribue à l’énorme réussite du film. Nous aurons nos explications, mais nous n’aurons pas la fin que nous attendons. Et elle sera jouée de façon parfois très sobre, parfois totalement incandescente, par des comédiens d’exception qui se contentent parfois d’un tout petit rôle (Kyle Chandler, Michelle Williams).


Le buzz n’avait pas tort, Notre Agent au Kremlin et le Prince d’Avalon non plus : il faut aller voir Manchester by the Sea.



  • Scénariste de Gangs of New York et … Mafia Blues


cinefast

ludovico
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le 14 janv. 2017

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