Film What The Fuck s'il en est, Mandy met en scène un certain Nicolas Cage qu'on ne présente évidemment plus. Celui-ci sort directement d'outre tombe et bim Mandy.


Le pitch : Nico est amoureux. Sa femme se fait tuer. Il se venge.
Pour ce faire, il confectionne une espèce d'épée moyenâgeuse chelou avec laquelle il va dégommer tous les méchants. Au passage, notons que ce pauvre Nico va en prendre plein la gueule. Se confrontant à une bande de zozos illuminés et guidés un gourou qui ne boit vraisemblablement pas que de l'eau.


Bon, autant le dire de suite, ce film qui part très franchement en cacahuète.
Ce qui est cool : le film est irradié d'ambiances lumineuses teintées de rouge, de bleu, de vert. Une certaine atmosphère à la Dario Argento (qu'on sent convoqué partout partout partout). C'est très bien foutu.
Ce qui est moins cool : l'approche ultra-référencée de ce surprenant Mandy. Une sorte d'épée de Damoclés. C'est-à-dire qu'on sent un film assis sur un très (trop) grand nombre de références du genre, un fourmillement d'idées, une envie de montrer et de démontrer.
Mais y'a pas de tri, pas de filtre, c'est livré brut de décoffrage.
Comme si personne n'avait pu arrêter Panos Cosmatos dans une folie créative boulimique.
Résultat : il en met partout, tout le temps et plus et plus et plus encore. No limit !
Et ça avance crescendo pour aboutir à une fin assez désarmante de nullité. Une fin qui conclue de manière assez désolante une proposition dont on peut tout de met souligner l'ambition générale. C'est-à-dire que c'est pas tous les jours qu'on voit un truc pareil !


Ce film est un trip, un délire psychotique sous LSD dans lequel on n'arrive pas vraiment à s'accrocher à l'intrigue.
Certaines scènes qui coulent comme des diarrhées soudaines, qu'on peut pas retenir et dont on espère que ce sera bientôt la fin. Embêtant !
Petit à petit le film se déforce et la proposition, globalement très audacieuse, se délite pour devenir de plus en plus foutraque.
Mais bon, mettre Nicolas Cage au milieu de tout ce bordel et faire en sorte que ça tienne plus ou moins la route c'est quand même déjà une forme de tour de force. Bravo pour ça !


En conclusion, on sent qu'il y a quelque chose sous le capot, mais c'est tellement bordélique qu'au final ça ne fonctionne qu'une partie du film est c'est bien dommage. Y'avait une demie-heure de trop...

evguénie
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le 31 oct. 2018

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evguénie

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