Mandy se révèle certainement être la grosse surprise de ces Utopiales pour moi. Et pour cause, moi qui n’apprécie pas spécialement Nicolas Cage, il demeure étonnant que je lui reconnaisse un rôle qui m’aura plu. Mais au-delà de cette question de casting, je reconnais en Mandy son sens esthétique agréablement singulier, très porté par le rouge psychédélique. Mieux, certains effets visuels valent carrément leur pesant de cacahuète comme cette longue scène de trip halluciné où l’on passe du visage de la femme du héros et du gourou de la secte qui la brûlera vive quelques minutes plus tard sans qu’on ne s’aperçoive de la moindre transition, nous donnant l’impression au passage d’avoir également consommé du LSD. Du propre. Si le film est un hommage aux slashers et autres films de motard vénères et surnaturels des années 80, avec divers clins d’œil aux classiques du genre comme Evil Dead 2 en bonus, on ne se trompera pas non plus sur la marchandise : le déroulé est plutôt lent, sans que l’action ne soit trop effrénée, privilégiant davantage une forte tension délicieusement plombante. Ce qui ne l’empêche pas de porter sur lui cette violence crue et sauvage qui fait mouche dans la quête de vengeance de Nicolas Cage dont son bûcheron de personnage prendra de la substance vis-à-vis du public au fur-et-à-mesure qu’il perdra de son humanité. On regrettera malheureusement que Mandy ne sorte finalement pas dans les salles obscures de par chez nous tant la direction artistique gagne en ampleur et en impact en configuration cinéma. De quoi se sentir comme privilégié à avoir eu la chance d’en bénéficier, ce qui n’est certainement pas prêt de se reproduire.


L'article complet figure sur Archaic, n'hésitez pas à aller y faire un tour !

Margoth
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Vus aux Utopiales 2018

Créée

le 24 nov. 2018

Critique lue 266 fois

Margoth

Écrit par

Critique lue 266 fois

D'autres avis sur Mandy

Mandy
Velvetman
8

Les ailes de l'enfer

C’était l’une des grosses attentes de la croisette et la Quinzaine des réalisateurs de ce festival de Cannes 2018 nous a encore ébloui. Après Les Confins du monde de Guillaume Nicloux, Le monde est à...

le 13 sept. 2018

47 j'aime

6

Mandy
B_Jérémy
8

WOW ! L'une des expériences les plus créatives et dingues que j'aie pu voir !

Non ! Non ! Ne me fais pas de mal ! Tu vois pas ? Tout ça faisait partie de ton chemin. Le chemin qui t'a mené à moi, à ton salut, à ta purification par ma main. Je te fais une pipe ! Je te...

le 20 janv. 2022

39 j'aime

40

Mandy
dagrey
8

Kill all hippies

Etats Unis d'Amérique, Pacific Northwest, 1983. Red Miller vit une existence harmonieuse avec sa petite amie Mandy Bloom dans une région peuplée d'arbres gigantesques. Un soir, une secte de Hippies...

le 15 oct. 2018

21 j'aime

13

Du même critique

Angel Dust
Margoth
10

Un ange de poussière magistral

[...] Et tu vois, lecteur, même si parler de ça me tenait à cœur, tu ne peux pas savoir, là, devant mon traitement de texte, comment je me retrouve très conne. J’ai tellement envie d’en parler que je...

le 3 août 2012

16 j'aime

7

Knightriders
Margoth
8

Le Peter Pan de Romero

Présenté aux Utopiales comme une rareté, Knightriders fleure bon le moment privilégié où la chaleur n’a d’égal que le goût assurément bon des spectateurs présents. Et quel moment mes aïeux ...

le 25 nov. 2012

9 j'aime

Final Fantasy VII: Remake
Margoth
9

Nostalgie nouvelle

Aux termes de soixante-dix à quatre vingts heures de jeu, difficile de ne pas sortir de cette aventure indemne. Fruit de plusieurs années de travail intensif, Final Fantasy VII Remake est le résultat...

le 23 avr. 2020

7 j'aime