La madeleine de Proust d'une génération

Maniac est évidemment un chef d’œuvre qui a traumatisé une génération d'adolescents lors de sa sortie en salles. Il a bien pris quelques rides, mais rien de plus normal lorsqu'on a bientôt 40 ans. C'est un film glauque, poisseux, malsain... Mais qu'est-ce que c'était bon, en ces années 80 commençantes, pour les 99,9999 % de lycéens qui s'ennuyaient prodigieusement. Il ne faut surtout pas qualifier "Maniac" de film culte et aller le voir en pèlerinage, un peu comme quand on va voir sa grand-mère dans un mouroir le dimanche après-midi, en espérant secrétement que le prochain été sera caniculaire. Tout est bien dans ce film, à commencer par le très regretté Joe Spinell, avec sa dégaine improbable. C'était l'époque où même en ressemblant à Francis Heaulme on pouvait espérer faire une carrière au cinéma.
On trouve également dans ce film les effets spéciaux de Tom Savini qui y fait une apparition brève, mais inoubliable. Il s'agit du personnage qui se fait exploser la tête par un tir de fusil de chasse alors qu'il est en train de sympathiser avec une amie sur la banquette arrière de sa voiture. Maniac bénéficie également des maquillages de Rob Bottin, dont le talent explosera (si j'ose dire) un peu plus tard dans The Thing de Carpenter.