Ce que propose Maniac n’est autre que de donner au spectateur, sous la forme d’un partage, l’accès à l’intimité d’un tueur en série auquel nous nous attachons moins que nous ne nous efforçons de le comprendre, de rassembler les fils de sa psyché chaotique pour mieux tresser un même traumatisme refoulé. La radicalité de l’œuvre, qu’elle soit dans son traitement de la violence ou dans la composition d’une forme à la fois esthétisée et comme saisie sur le vif, revendiquant un certain réalisme, permet l’élaboration d’un climat poisseux et malsain dans lequel nous peinons à respirer, méfiants devant des périodes d’accalmie qui sont autant de promesses d’un déchaînement à venir.


Surtout, le long métrage a l’audace d’aborder la cruauté maladive par le prisme de l’art, le personnage d’Anna vivant de ses photographies et surprenant le bourreau dans le parc, ce qui, peut-être, lui donne conscience de la beauté à la fois de ses actions – au gore superbe – et de sa propre personne, comme spectateur de ses pulsions de vie et de mort mêlées. Forte d’une partition musicale dérangeante disposant pourtant d’un thème lyrique mémorable, Maniac constitue donc un film coup-de-poing, une immersion dans la folie dont nous ne ressortons pas indemnes.

Créée

le 8 janv. 2021

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