Frank Zito est un jeune homme solitaire et timide qui rencontre des femmes via des sites de rencontre. Seulement, il finit à chaque fois par les tuer, et à les scalper afin que leurs cheveux coiffent ses mannequins. Mais il va faire la rencontre d'une jeune photographe pour qui il commence à avoir des sentiments, et non le souvenir d'un passé traumatique.


Maniac, le film de William Lustig, est resté dans les mémoires à la fois pour sa violence extrême et aussi le jeu hallucinant de Joe Spinell. Ici, trente ans plus tard, William Lustig est cette fois producteur, accompagné d'Alexandre Aja et Thomas Langmann, grands fans du film original.
Le défi était de taille, les quolibets dénonçaient la présence d'Elijah Wood pour remplacer Spinell, et surtout, on ne voyait pas l'intérêt de cette nouvelle version. Mais le réalisateur Frank Khalfoun a eu la très bonne idée de montrer l'histoire à travers les yeux de Frank Zito, ce qui fait qu'on est véritablement dans sa tête au moment de ses meurtres et lors de ses migraines où le son et l'image sont brouillés. Personnellement, le choix de Wood pour incarner cet homme dérangé est une très bonne idée, car il a la tête du gendre idéal, celui à qui on donnerait le bon dieu sans confession et qui se livrer à des actes horribles. Rien de sexuel, car ça semble en panne, mais une envie de se débarrasser de la vision traumatisante de sa mère qui ne s'occupait jamais de lui, au lieu de coucher avec ses amants. Il y a même quelque chose de presque olfactif dans cette mise en scène, avec ce sang qu'on veut nettoyer, et aussi celui qui sort des cheveux scalpés de ces femmes, qui coule sur les mannequins, et que Zito veut effacer à l'aide de désodorisants.


De l'autre côté, le choix de Nora Arzneder est aussi une bonne idée, car sa blondeur montre quelque chose de pur face à la noirceur de Zito, dont le comportement va changer auprès d'elle dès qu'il apprend qu'elle a un copain. Pour revenir à cette vue subjective, Khalfoun ne la respecte pas totalement, sans compter les plans sur les miroirs, notamment un meurtre que Zito va faire et dont la caméra semble sortir de son corps pour qu'on puisse jouir nous aussi de l'horreur.


Tout cela en fait un bon film, qui atteint même parfois l'excellence avec la très bonne musique de Rob, mais c'est vraiment gâché par la fin qui semble presque morale, comme pour punir Zito, là où la version de Lustig montrait un Joe Spinell pourri jusqu'au bout. Dommage, vraiment, car ce remake est finalement plein de qualités.

Boubakar
6
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le 4 juil. 2021

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Boubakar

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