Je reste sur ma position concernant l'adaptation du bouquin de Marcel Pagnol. Pas un grand film en ce qui me concerne, mais ça reste quand même sympathique à mater. Petite surprise déjà, cette fois-ci je n'ai pas de grands reproches concernant l'interprétation globale. Yves Montand est même parvenu à voler certaines séquences en termes d'émotion, je pense bien sûr à cette révélation tragique (réalisée simplement mais efficacement en plan-séquence, il n'y avait pas besoin d'en faire plus) qui clôt le dernier chapitre de cette histoire de village qui chasse bien facilement ceux qui ne font pas parti de leur clan. Daniel Auteuil confirme, touchant en amoureux de celle qu'il ne faut pas. Le reste du village me semble aussi beaucoup plus présent, et pour cause, vu la responsabilité qu'ils portent dans tout ça, et tout fait enfin sens par rapport aux scénettes qui n'étaient pas bien exploitées dans le premier. Et surtout Emmanuelle Béart, alors jeune débutante, est tout de suite excusée de son jeu approximatif par une présence incroyable à l'écran.
Mais bon encore une fois, je ne peux m'empêcher de penser que le rythme aurait pu être mieux géré, il y a de ces longueurs entre le moment où la source se tarit et le repentir du Papet qui dure bien trop longtemps au regard de la durée du film. Bref, malgré certaines qualités, tant dans une réalisation qui, malgré l'impression que j'en ai d'un petit manque d'authenticité (dû aussi au fait qu'à mon sens les histoires de Pagnol supportent assez mal les réadaptations, car elles reflétent une mentalité bien marquée qui a évolué avec le temps), que dans la fidélité au texte, je n'y vois pas le chef-d'oeuvre français tant acclamé. Au moins cette double séance m'a donné envie de me replonger dans les romans et les adaptations de Rému et de Pagnol (ce qui n'est pas un mal), tant il m'a semblé que la version de Berri n'a réussi à en donner qu'un succédané, propre et appliqué, mais manquant aussi de piquant et de personnalité.