Ni utile ni transcendant, mais de bons acteurs pour un polar bien réalisé et doté d'une belle recons

Ce prequel de la série culte « Les Sopranos » est un bon polar à l’ancienne que l’on peut voir indépendamment de la série sans souci et c’est d’ailleurs l’une de ses qualités. On peut ainsi le prendre comme les prémices à tout un pan de la culture télévisuelle et découvrir ce feuilleton qui a marqué les esprits ensuite. On se retrouve donc à la fin des années 60 pour partager l’adolescence de Tony Soprano, partager des moments avec sa famille et voir quelles ont été les graines qui l’ont amené à devenir le parrain de la mafia que l’on connait. Cependant, « Many Saints of Newark », tout aussi agréable et bien fait soit-il, aurait tout aussi bien pu être un épisode spécial ou un hommage diffusé sur la petite lucarne plutôt qu’un film de cinéma dont il n’a pas toujours l’ampleur et surtout l’utilité.


La mise en scène d’Alan Taylor est en revanche très apprêtée. C’est l’un des réalisateurs phares du feuilleton, il était donc logique que ce soit lui qui prenne les rennes de ce film revenant aux origines du clan Soprano. Les images sont léchées et particulièrement flatteuses à l’œil et la reconstitution des sixties et des seventies est en tous points parfaite. On est plongé dans le New York flamboyant et en pleine crise de cette époque. Rien ne dépasse, tout est là, du moindre accessoire au moindre bout de décor, tout respire le vrai. De manière un peu opportuniste, « Many Saints of Newark » place son intrigue en pleine lutte des droits civiques, au moment des émeutes antiracistes, et utilise des personnages afro-américains en opposition aux italiens. En pleine époque Black Lives Matter c’est plutôt bien vu mais aussi un peu opportuniste, pour surfer sur la vague, et pas forcément nécessaire. Surtout que le personnage de Tony Soprano reste bizarrement satellite à l’intrigue


L’histoire semble un peu longue à démarrer, le temps que nous prenions connaissances tranquillement des différents membres de la famille, nouveaux ou juste rajeunis, par rapport à la série. A ce titre, les acteurs font pour beaucoup dans la relative réussite de ce projet, dans le plaisir que l’on prend à suivre ce polar visuellement appliqué au script intéressant mais pas révolutionnaire pour le genre ni transcendant. On retiendra surtout la prestation de Vera Farmiga en matriarche ronchonne et celle d’Alessandro Nivola qui porte presque « Many Saints of Newark » sur ses épaules. Les deux heures passent plutôt bien et cette chronique familiale à la sauce mafia à laquelle il manque un peu de péripéties nous apparaît chic et classe, nous captive aussi. Mais lorsque le générique apparaît, on n’a pas non plus l’impression d’avoir vu quelque chose d’implacable, magistral et nécessaire. Et si l’on ne connait pas la série, c’est juste un film de mafia de plus, bien réalisé et joué, mais c’est tout.


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JorikVesperhaven
6

Créée

le 14 oct. 2021

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Rémy Fiers

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