Les ruines d'Hollywoodland

Deux années après Cosmopolis, David Cronenberg retrouve Robert Pattinson pour Maps to the Stars, où il évoque la vie et déboires de plusieurs personnalités d'Hollywood, cherchant notamment à trouver ou retrouver la gloire.

Présenté au festival de Cannes 2014, le dernier film en date de David Cronenberg permet au canadien, comme Billy Wilder ou Robert Altman avant lui, d'aborder la face cachée, les vices et déboires d'Hollywood. Il met en avant le côté superficiel, fou et dangereux de ce milieu, l'importance de l'image et ce que l'on renvoie aux gens au détriment du reste, que ce soit l'éducation, le bien-être ou son entourage. La difficulté pour être une star, et pour y rester, est étudiée par le cinéaste canadien qui va faire passer ses personnages par différents stades parfois assez inquiétants, que ce soit les médicaments, la négligence de soi ou d'autrui.

Pourtant, Cronenberg montre quelques maladresses, que ce soit dans l'apparition des fantômes pour l'un des personnages, l'évocation de l'inceste ou tout simplement un côté un peu trop excessif, voire même caricatural. Là où Maps to the Stars montre quelques faiblesses, c'est dans les différents portraits que Cronenberg fait, si certains sont passionnants (surtout celui d'une excellente Julianne Moore, et dans une moindre mesure celui d'un bon Robert Pattinson) voire même puissants, d'autres ne sont guère intéressants voire même un peu lourds, à l'image de la jeune star. C'est dommage sans être totalement préjudiciable car comme dans ses oeuvres précédentes, on retrouve tout le savoir-faire et la maitrise technique du canadien, offrant des plans souvent glaçants et très propres, à l'opposé du milieu qu'il met en scène.

Là où le film puise une de ses forces, c'est bien évidemment dans l'évocation du star-system, de l'argent et de la folie que tout cela provoque. Il montre la nature humaine et quelques-unes de ses faiblesses, le tout avec une certaine force et même une fascination qui ne tient malheureusement pas sur l'ensemble du film. Il se montre élégant derrière la caméra, plutôt sobre et sachant jeter le trouble sur une bonne partie de son récit et personnages, ce qu'il a souvent su faire bien qu'ici il se montre un peu moins talentueux qu'à l'accoutumée.

Si on reconnaît David Cronenberg à travers Maps to The Stars, le cinéaste canadien se montre tout de même décevant, parfois maladroit et pas aussi puissant, troublant et fascinant qu'il a su l'être par le passé malgré de nombreux points plutôt intéressants.