Maradona par Kusturica par Incertitudes
Le réalisateur serbe Emir Kusturica est un fan de ballon rond et il le prouve en réalisant ce documentaire sur Diego Maradona sobrement intitulé "Maradona par Kusturica" et qui fut présenté au festival de Cannes 2008.
Kusturica mêle à la fois images d'archives : l'enfance de Maradona dans les favelas, une compilation de ses plus beaux buts, sa vie de famille et moments où il se met en scène aux cotés de celui qui est visiblement son idole : Diego Maradona.
On peut regretter de ce documentaire qu'il soit un peu décousu chronologiquement. Ensuite, moi, j'aurais préféré un traitement plus "footballistique". Par exemple, montrer aux plus jeunes d'entre nous, qui ne l'ont pas connu, les prouesses du "Pibe De Oro" sur un terrain quand il évoluait à Barcelone, Naples ou en équipe d'Argentine plutôt que son anti américanisme primaire ou sa passion aveugle pour Fidel Castro et le Che.
Reste tout de même un sportif au charisme aussi indéniable qu'il est insaisissable, certainement le plus grand footballeur de tout les temps car il appartient au football moderne contrairement à un Pelé. Un gosse qui à 12 ans annonce que son rêve est de disputer une coupe du Monde et de la remporter avant de concrétiser ce rêve à 25 ans.
Mais aussi un père de famille qui devient émouvant lorsqu'il avoue culpabiliser de sa dépendance à la cocaïne par rapport à ses gosses. Dépendance qui a aussi foutu la fin de sa carrière en l'air avec en point d'orgue son exclusion de l'équipe d'Argentine en plein Mondial US en 1994 (avec comme dernier fait d'arme un superbe but contre la Grèce durant la compétition) dont il ne se relèvera pas.
Donc Maradona, c'est un destin hors normes, un footballeur fantasque, et quelque part ça manque un peu dans un monde du football de plus en plus stéréotypé où fleurissent abondamment les "à partir de là, ce qui compte c'est les 3 points", les "le plus important c'est l'équipe" ou les "il faut prendre les matchs les uns après les autres".
Mais aussi et surtout Maradona, et il en a conscience, ça restera un immense gâchis à la hauteur de son talent.