Valérie Lemercier respire le naturel.
Naturel de ses traits, de sa démarche, de sa vêture.
Elle campe ici un personnage dans la cinquantaine, femme mariée devenue célibataire suite à une rupture. Un très grand classique contemporain pour les 20-75 ans (plus ?) dans une société du zapping où changer de conjoint est devenu (presque) aussi banal que de changer de téléphone portable. Sauf que la réalité est cruelle. Ce qui se gère, matériellement, relativement bien à deux, peut devenir infernal lorsque l'on est seul. Revenir chez ses vieux parents devient une hypothèse sérieuse, quoique douloureuse et bien peu confortable, physiquement et plus encore moralement.


Valérie Lemercier apparaît comme une femme courageuse en dépit des avanies qui l'accablent. Si elle succombe parfois à quelques coups de blues, elle demeure touchante et drôle. Son regard se fait tantôt triste, tantôt fataliste mais bientôt teinté d'espoir. Actrice au naturel, elle est accompagnée par un Patrick Timsit tout aussi ancré dans son personnage franc qui a connu son lot de désillusions sentimentales résolument modernes. Les parents de Marie-Francine, pétris de réalisme, irritent de leur côté tout autant qu'ils amusent.


Cette comédie, façonnée de situations truculentes comme les cultive la réalisatrice, ne passe pourtant pas sous silence la souffrance, souvent muette, de ceux qui sont redevenus seuls. L'entourage peut alors se montrer, consciemment ou pas, un peu balourd voire désobligeant. Le personnage de Valérie Lemercier ayant atteint les 50 printemps, la chute est d'autant plus rude.


Si le scénario ne brille pas par une insolente créativité, les situations illustrées par de beaux personnages permettent d'offrir au spectateur, même s'il est un peu convenu, un film paré d'une certaine profondeur.
Certes, il ne parlera pas à tout le monde mais ne pourra laisser indifférents ceux qui ont déjà un peu de bouteille, qu'ils aient connu ou pas personnellement ce genre de situation. Car la roue tourne et chacun risque, un mauvais jour, de boire un bol de cette potion douce amère qu'est la vie.

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le 4 juin 2017

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