C’est quoi mon problème avec les films qui parlent de femmes vieillissantes?
J’ai l’impression qu’elles me poursuivent, comme si la cinquantaine était là à me guetter, alors qu'en vrai c’est bon j’ai encore un peu de marge.
Soit je suis plus attentive, plus sensible au sujet, soit on n’a jamais autant fait de films sur le sujets, et les actrices de 40 à 60 ans prennent enfin leur revanche sur une époque pas si lointaine où elles n’avaient que des seconds rôles à jouer.
C’est peut-être une sorte de progrès, mais la formule ne marche pas à tous les coups (ni à tous les coûts).
Valérie Lemercier dégage quelque chose, elle sait se réinventer, elle aime jouer avec son apparence, caricaturer son côté bourgeois tout en en proposant des variations, ça l’éclate et nous avec.
Ici elle campe un personnage lunaire en perte de repères et ça lui va bien.
Marie Francine est typiquement le genre de femme paumée qu’on aime voir évoluer, à côté de ses pompes (de mamie forcément), obligée de reconstruire sa vie à un âge où il devient difficile de vivre à nouveau chez ses parents, d’accepter un job peu valorisant, d’affronter le jugement de la société et les maladresses plus ou moins calculées des amis de la famille…
Elle cumule la Marie….
Le sujet n’est pas inédit mais diablement contemporain, et on aimerait vraiment pouvoir trouver le divertissement agréable.
Ce retour à la case départ donne lieu à quelques moments agréables, et on pardonnerait facilement les exagérations pourvu qu’elles soient drôles.
Sauf que très vite le rythme du film nous fait déchanter: c’est poussif, et ça le restera jusqu’au bout.
Ce n’est pas seulement l’aspect comédie qui laisse à désirer. Rien n’est réellement abouti: les personnages sont des caricatures absolues (mais de tristes caricatures), les dialogues et gestuelles frôlent l’exagération façon théâtre, les scènes s'enchaînent et se coupent sans inspiration.
Il y a bien des idées au niveau du choix des musiques, mais le film se repose trop sur sa bande-son pour conférer du dynamisme à des scènes qui en manquent grandement.
Il y a un décalage entre ce qu’on nous montre et ce qu’on entend, et ce loupé nous rappelle que réussir à marier les deux n’est pas donné à tout le monde.
On voudrait pourtant que ça décolle, et on y croit au début quand retentit la danse macabre de Saint Saens, un des seuls moments où la bande son ne vient pas piétiner l sauf que dès que la musique s’arrête, on retrouve un film plat et palot, à l’image de son héroïne, et on passe à côté.
L’arrivée de Patrick Timsit vient confirmer les soupçons du début: ça manque de naturel.
On peine à sortir de scènes et répliques convenues, et on se dit qu’il aurait suffit d’une meilleure maîtrise de la mise en scène, de la réalisation et du montage pour livrer un film bien meilleur.
Madame Lemercier nous avait habitué à mieux, et l'extrême sympathie qu’on lui porte ne suffit pas à faire pencher la balance.