Alors là, ça n'a pas manqué ! Quand j'ai vu cette bande-annonce avec Raphaël Personnaz et Victoire Belezy qui déclamaient leur texte avec un accent marseillais à couper au couteau, je ne voyais déjà pas comment ce film pouvait s'en sortir. C'est qu'en plus il faut que ce soit Daniel Auteuil à la réalisation. Autant ce mec je l'adore en tant qu'acteur, autant son trip « film d'antan niant toutes les techniques narratives acquises avec le temps » moi, ça me sort par les yeux. Je sais qu'en disant ce que je vais dire je vais susciter la colère de plus de quelques lecteurs (et ce n'est vraiment pas le but) mais je peux pas m'empêcher de regarder ce film comme un film d'amateur, voire un film d'enfant. La mise en scène est incroyablement plan-plan : on se croirait au théâtre tant l’ensemble est figé et rigide. Cela concerne aussi bien les cadrages que la narration, linéaire au possible ! Mais le pire ne vient pas encore de là. Le pire à mes yeux, c'est les dialogues. Plus didactiques et explicatifs que ça tu meurs ! Aucun sous-entendu ; aucune subtilité ; du premier degré à l'état pur. Et attention ! Il faut qu'en plus tout cela soit dit sur le mode de la récitation, en articulant bien, et en laissant bien deux secondes entre l'intervention de chacun des acteurs ! Mais à quoi bon faire ça ??? Si on aime le « Marius » original, autant aller au théâtre voir le « Marius » original ! Là, dans ce film, il n'y a aucun travail d'adaptation au format cinéma ! C'est du théâtre filmé ! Et encore, précisons : du théâtre filmé pour personnes malentendantes ! Alors, peut-être que c'est voulu, que c'est un style... Peut-être... En tout cas, moi quand je vais au cinéma, j'attends un style qui s'apparente au septième art. J'attends de l'imagination. Pas une pièce soporiphique filmée sans génie, photographiée à la mode du moment (c'est-à-dire à la mode « Michael Bay » - orange et bleu – bravo à Daniel Auteuil pour le raccord avec l'univers de Pagnol !). Et en plus il faut qu'il y ait une deuxième film ? Ah mais alors là ! Il faut vraiment que Daniel Auteuil apprenne qu’au cinéma comme ailleurs, les meilleures blagues restent encore les plus courtes.