Martha au pays des cauchemards

Ayant entendu des échos plus qu'élogieux au sujet du premier film du réalisateur Sean Durkin, j'ai donc décidé, avec un peu de réserve quand même, de tenter cette fameuse expérience.
Le résultat est mitigé, même si il tire un peu plus sur le bon.
Il manque néanmoins (contrairement à ce que disent les critiques), une réelle trame tragique à ce premier long-métrage, une montée en puissance. Je trouve que le réalisateur et les scénaristes ont illégitimement voulu que tout ceci soit...simple. Le soucis c'est que l'histoire n'est pas faite de cette simplicité, bien au contraire. La peur que doit ressentir Martha, aurait dû, selon moi, être plus vivace, plus prenante, ressentie à chacun de ces gestes et à chacun de ces mots. Après tout, ce qu'elle a vécu (viol, témoin d'un assassinat, lavage de cerveau, orgies...) aurait justifié certaines envolées lyriques, certaines folies (qui commencent à venir vers la fin du film).
Au delà de ça, il y a beaucoup de grâce dans ce film contemplatif, très lent, oui, mais où chaque dialogue est quand même bien pesé.

Le tableau fait de la secte, est tout aussi percutant. Le libre-arbitre du réalisateur a voulu (contrairement à ceux qui s'y sont frottés jusqu'à là) donné une image particulièrement manipulatrice de l'organisation, sans trop la juger ou crier à la folie, simplement en montrant les faits, bruts et sans concession.

Résultat mitigé donc pour ce premier long métrage. Sean Durkin tend à nous donner le meilleur pour la suite.
Quant à Elizabeth Olsen, tout simplement sublime et parfaite, elle vient d'écraser en brindilles les multiples essais de ces deux grandes soeurs définitivement has been.