Bien qu'ayant été élevé aux dessins animés de Walt Disney, je ne peux pas dire que "Mary Poppins" ai enchanté mon enfance. Diffusé quasiment à chaque période de Noël, le film de Robert Stevenson avait même plutôt tendance à me péter les rouleaux, moi, qui, du haut du quatrième étage de ma tour, n'avait d'yeux que pour Schwarzy, Van Damme ou Jackie Chan. C'est dire si la Mary faisait pâle figure avec son parapluie et ses "Supercalifragilimachinchose". Mais en le revoyant quelques années plus tard, j'ai enfin compris la supériorité de Julie Andrews. Ce que je prenais pour une simple gouvernante coincée du popotin se révélait être en fait une anarchiste pure et dure, une agité du parapluie, une accro au LSD foutant le boxon partout où elle passait, entraînant de pauvres enfants roux innocents dans ses délires psychédéliques. Et fort jolie, avec ça, la Mary !

Adapté du roman de Pamela Travers, "Mary Poppins" fut une petite révolution technique à sa sortie, un tour de force incroyable mélangeant entre autre chose animation et prises de vue réelles, plongeant sous nos yeux ébahit ses personnages en plein milieu de tableaux dignes de Monet. Des tours de passe-passe déjà présents dans des productions plus anciennes mais qui atteignent ici des sommets encore jamais atteints et qui ne seront réellement dépassés qu'avec l'incroyable "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?".

Prenant le parti des laissés pour compte, des petits travailleurs que l'on préfère saluer de très très loin, "Mary Poppins" est une fable naïve mais attachante, une ode à la simplicité de l'existence, encourageant son audience à prendre la vie du bon côté, à privilégier le bonheur d'être avec ceux que l'on aime. Une douce fantaisie à prendre pour ce qu'elle est, une sucrerie saupoudrée de crème chantilly apte à vous faire vomir des paillettes.

Qu'importe au final que le film de Stevenson ne raconte pas grand chose et traîne énormément en longueur, la bonne humeur communicative de l'ensemble, le charme indéniable qui s'en dégage, la folie douce de Dick Van Dyke, le joli minoi d'Andrews et une poignée de séquences mémorables en font un divertissement familial à savourer sans modération.

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le 23 mars 2014

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Gand-Alf

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