Mary et la fleur de sorcière semblait tout droit sorti du célèbre studio qui a fait rêver tant de générations à travers le monde. Si le studio Ponoc a pris le relais de Ghibli, la qualité est toujours au rendez-vous. En effet, Hiromasa Yonebayashi est le réalisateur de cette oeuvre. Pour rappel, il avait déjà réalisé un autre très bel animé, Ariety, le petit monde des chapardeurs.
On retrouve d'ailleurs ces illustrations de fond absolument fabuleuses, que ce soit au sein des nuées lorsque la jeune Mary virevolte sur son balai volant dans l'azur ou bien les bâtiments et autres jardins lorsqu'elle est introduite dans l'académie de magie. Un régal pour les yeux, même si les intérieurs sont moins nombreux sans doute que dans la précédente réalisateur du créateur. Tous les massifs de fleurs et les éléments végétaux me laissent sans voix, tant la maîtrise des artistes japonais est époustouflante.
Pour ce qui est de l'histoire, elle pourra vaguement faire songer à Kiki, la petite sorcière, moyen de transport volant oblige. Le personnage en lui-même pourra évoquer Ariety et sa chevelure de feu. La comparaison s'arrête là. Le thème de la magie, de la transformation des êtres sont présents (référence à Princesse Mononoké et le voyage de Chihiro) ainsi qu'une galerie de créatures plus ou moins issues du folklore traditionnel nippon (les fameux kamis, esprits primordiaux). On retrouve également le destin d'une jeune héroïne qui va rééquilibrer une nature déformée. Néanmoins, la façon dont est narré le récit pourra parfois un peu décontenancer, tant le cheminement de Mary semble erratique. Mais le plaisir demeure présent jusqu'au bout car l'enchantement visuel conserve le spectateur sous l'emprise du sortilège.
On en peut que formuler le vœu de découvrir encore d'autres œuvres dans la lignée de celle-ci et de tous ses prédécesseurs.