Il fait chaud là-dedans. Et ça pue la charogne en plus.

Massacre à la tronçonneuse est clairement un incontournable du genre et même du cinéma en général, au même titre que les Nosferatu, Frankenstein ou Psychose. Oubliez vos préjugés sur l'horreur, oubliez l'affiche et le titre génialement racoleurs, oubliez la filmographie postérieure de Tobe Hooper, oubliez tout! Le massacre n'a pas pris une ride et a même tendance à se bonifier au fil des visionnages.
On entend dire ça et là, "MALT est obsolète, a subit les ravages du temps...". Massacre n'est pas obsolète, simplement sa manière de distiller le climat d'horreur n'est pas franchement la plus populaire aujourd'hui et a de quoi dérouter.
Eh oui, maintenant pour faire peur, dans les cahiers des charges des pubards d'Hollywood il est dit qu'il faut de la caméra à l'épaule, des sursauts, de la musique omniprésente, une photographie sépia tendance monochrome, du budget par millions et un casting de mannequins et bimbos âgés de moins de 20 ans.
Le massacre ne correspond à rien de tout ça et c'est ce qui le rend "obsolète" pour certains. Le film transpire les conditions de tournage extrêmes. La canicule du Texas se ressent dans le grain de la pellicule aux couleurs vives. Du début à la fin, on pourrait sentir ces odeurs putrides et glauques, vraiment malsaines, qui se dégagent de chaque plan. La musique bruitiste, un peu naïve dans son exécution, reste la bande-son parfaite pour un tel spectacle où tout se joue sur le climat, les ambiances, la succession à l'écran d'images et de personnages borderline (le méchant Leatherface travesti et maquillé qui embrasse son grand-père quasi momifié, la scène de la "salle aux ossements", la mise en scène macabre du cimetière profané, le générique sur fond d'éruptions solaires...)
Massacre à la tronçonneuse aligne les tronches de rednecks toutes droit sorties de Délivrance, les références exacerbées à Psychose, les travellings élégants, une violence toujours suggérée mais traumatisante.
Alors on pourra toujours râler sur un montage souvent à la ramasse comme sur la nullité des dialogues, mais qu'importe. Tobe Hooper a créé un genre, on se demande encore aujourd'hui comment il n'a pas su mieux prendre le train en marche. Trop révolutionnaire pour se répêter, sans doute.
Biggus-Dickus
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le 2 sept. 2014

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Biggus Dickus

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