Le culte c'est aussi l'art de construire l'histoire
Voilà un film qui par son statut culte à finalement engendré de grands fantasmes. Film historique, précurseur du slasher certes mais monument du cinéma ? En tant que tel il y a des choses à revoir.
D'une part arrêtons nous sur l'horreur visuelle. Bien loin du torture porn, Massacre à la tronçonneuse est tout sauf sanguinolent. Les scènes de découpage bouchères sont rares et sous-entendues. Sur ce point c'est bien joué. L'horrible se passe dans la tête, l'endroit où il peut vraiment devenir abominable. Malheureusement le jeu des acteurs n'est pas toujours à la hauteur des intentions. Résultat, on a du mal à y croire complètement.
D'autre part le film est inégal avec un premier acte lent mais qui pose bien la situation et les personnages principaux, Franklin surtout, et un troisième malsaint et stressant. Entre les deux un gros creux tant dans la tension, dans l'intéret des actions qui se déroulent, qui ne prend pas non plus ce temps pour plonger dans la psychologie des personnages.
C'est donc uniquement vers la fin que les choses commencent réellement, les personnages prennent de l'épaisseur, le background se construit et Tobe Hooper glisse même des scènes guignolesques. Le sound design devient de plus en plus éprouvant avec des bruitages stridents, des effets percussifs, de la saturation et des cris à n'en plus finir qu'il empile les uns sur les autres. La vrai violence est finalement là, dans nos oreilles, car malheureusement le film se finit bien vite, presque baclé et nous laisse un goût de trop peu.
En le replacant dans son époque, on comprend la surprise, le caractère cru des images et du propos mais avec les canons actuels on éprouve une sensation d'inachevé. L'histoire est posée là devant nos yeux sans explication. Sans vouloir tomber dans les travers de certains films qui surexpliquent tout, on aimerait voir cette histoire un peu plus creusée. Reste néanmoins que son esthétique et ses codes feront date et inspireront par la suite.
Un film qui a marqué l'histoire et qui vaut le coup à ce titre.