Le 1er film était à l'épouvante et au gore ce que cette suite est à l'humour macabre et au vulgaire.
Le premier "Massacre à la Tronçonneuse" était à l'épouvante et au gore, ce que ce second opus est à l'humour macabre et au vulgaire.
Le film original de Tobe Hooper était un monument de l'horreur dans l'histoire du cinéma. Mêlant slasher, épouvante et gore, il était l'incarnation même de nos pires cauchemards, nous présentant un univers terrifiant à souhait. Pour la suite de son film culte, le réalisateur décide de parodier ce qu'il avait mis en place et fait de ce "Massacre à la Tronçonneuse 2" une sorte de comédie macabre qui nous fait tantôt rire, tantôt détourner le regard tant certains éléments du film sont repoussants et dégueulasses. La peur est pratiquement absente du film, mais l'effet de dégoût est décuplé jusqu'à ses extrêmes. C'est limite si le spectateur ne devient pas fou lui-même à force d'assister à ce spectacle grand-guignolesque sans le moindre sérieux.
Dès le début, Tobe Hooper nous plonge directement dans son univers déjanté en nous présentant deux jeunes voyous en voiture qui crient, s'amusent à tirer sur les panneaux d'indication ou encore monopolisent la ligne en téléphonant à un studio radio du coin. La séquence prend fin à la tombée de la nuit alors qu'un autre véhicule se met à coller la voiture des deux jeunes et que Leatherface brandit sa tronçonneuse du haut de la voiture, propulsée à plus de 100 km/h. Irréaliste, fou, idiot dira-t-on. Mais ce n'est que le début...
L'ensemble du film est une énorme blague, tant les événements sont ridicules, stupides, risibles ou repoussants. L'actrice Caroline Williams nous livre un concerto de hurlements au même titre que Marilyn Burns dans l'original, et devient en quelques sortes comme la belle et la bête face à un Leatherface hilarant qui tombe amoureux d'elle et qui se sert de sa tronçonneuse comme engin sexuel. A côté de cela, le reste de la famille Sawyer est toujours aussi dérangé : un frère revenu du Viêtnam avec une plaque implantée dans le crâne qui ne lui a pas remis les idées en places, un papa spécialiste en chili con carne à base de chair humaine ou encore un papy qui ne sait même plus tenir son marteau pour le fracasser sur le crâne de sa victime. Face à cela, Dennis Hopper débarque en cowboy dans le repère des fous furieux avec trois tronçonneuses afin de venger l'un de ses proches.
L'ensemble de ces événements nous propulsent dans un univers délirant doté d'un humour plus que noir. Macabre est LE mot qui décrit au mieux ce film, son humour, ses décors, ses personnages, son ambiance... Si la maison des Sawyer était déjà un musée des horreurs dans le premier "Massacre à la Tronçonneuse", le nouveau repère sous-terrain de la famille devient désormais littéralement un "musée" à proprement parler. Une infinie quantité de cadavres humains sont disposés avec soin tout au long de galleries labyrinthiques tandis que d'autres sont suspendus au plafond ou trainent sur le sol, un peu partout. Et dire que Kim Henkel avait d'abord eu l'idée de présenter une ville entière de cannibales...
Plus une auto-parodie macabre qu'un film d'épouvante sérieux, ce "Massacre à la Tronçonneuse 2" est déstabilisant, ridicule, dégueulasse, parfois rigolo, souvent idiot. Aussi, il ne vaut pas vraiment le détour.