Master and Commander
Je n'ai jamais beaucoup apprécié les batailles navales. Sauf au temps où j'étais potache pendant les "perms" au lycée : combats sur papier quadrillé avec quatre navires, deux sous-marins, trois torpilleurs et un porte-avions à abattre !
Et je n’aime pas d'une manière générale tout ce qui est guindé, prétentieux, genre « so-british » titrés de la Royal Navy… à contrario de nos « most basiques » Jean Bart, Surcouf, lesquels n’étaient aux ordres que d’eux-mêmes et ne vénéraient que Dieu « ma doué ! » tout en n'étant pas des enfants de choeur...
Et encore moins ces grosses productions US bourrées de fric, qui sont au cinéma ce que sont les fast-food à la gastronomie française. C'est donc plutôt toutes voiles rentrées que j'ai regardé (subi) cette histoire flottante. Et question empathie, j’aime mieux le capitaine Haddock et sa bouteille de rhum que celui joué par Russel Crowe, qui ne m’a pas emballé outre-mesure mille sabords, « et yo et yo, encore une bouteille de …. »
Souvenons-nous aussi, et avec d'autant plus d'appréhension avant de le visionner, que ce film a été tourné il faut s'en souvenir, en pleine période de « francophobie » galopante aux US, où il était de bon ton que chacun brocarde du "frenchie"... Et ça se sent... dans ce film mais bien d’autres mesquineries d’époque.
Mais faisant foin de cet esprit persifleur et revanchard qui nous vaut comme emblême le coq gaulois : je vous avouerai quand même que je me suis néanmoins ennuyé à mourir avec cette aventure et son chauvinisme flamboyant ...
Je n’en dégoûterai pas les autres : ceux qui aiment les vents et tempêtes sur la mer qu’on voit danser seront ravis : ici ça tangue à babord comme à tribord, et en avant toutes ! . Et ça « gueule » et ça canarde tout au long des péripéties guerrières, tant il est vrai que les ordres militaires ça ne se susurre pas de « bouche à oreille » ! Tympans sensibles s’abstenir donc. Vous apprécierez votre plateforme audio Bose avec toutes basses hérissées...
Et quand le vaisseau débarque aux îles Galapagos, on assiste à la scène en entendant, comble du mauvais goût… une suite pour violoncelle de Bach ! Le compositeur a dû se retourner dans sa tombe. Où sont passéesos fanfares d'antan ? Allez comprendre…
Même les moments les plus paisibles et conversation fort amènes agacent à force d’entendre du «monsieur, monsieur... » à tout propos et à tout bout de champ marin ou non…
Horripilant « my dear »…
Peter Weir a fait ce qui plaît et marche à Hollywood, avec forces effets spéciaux, et en en mettant plein la vue et plein les oreilles à ceux qui aiment les scènes de baston dirait-on maintenant. Bref du vrai travail de pro, ficelé, travaillé, ciselé… mais ça manque de charisme. On n’évolue pas dans des salons de thé…
En France, cette bataille navale n’a pas si bien marché ! Certes, le film a flirté avec le million d’entrées dans nos salles aujourd’hui désertes… Certes elle a fait « le poids » avec plus de deux heures de grand spectacle, Mais cette année-là en 2003, le « Monde de Némo » lui était arrivé en tête du Box Office avec plus de 9.3 millions d’entrées, bien moins de dollars, avant de tomber dans l’oubli le plus total…
Même rejet côté médailles en chocolat : nominé plusieurs fois aux oscars, ce "maître" n’obtint que deux strapontins. Voici donc ce que j’en ai pensé, monsieur : ça m’a flanqué le mal de mer, monsieur...!
Arte le 17.01.2021-

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le 18 janv. 2021

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