C'est curieux quand même qu'un film divise à ce point. Je vois beaucoup de gens qui voient en Matrix Revolutions la conclusion miraculeuse d'une des plus grandes sagas de l'histoire du cinéma ; et d'autres, qui justement, le trouvent raté, ridicule et décevant.


Mais en ce qui me concerne, je suis surtout surpris. Premièrement par l'audace des Washowski, qui nous ont offert un film « d'action » bien loin de ce qu'on a pu voir auparavant. Et surtout, de nous sortir un final aussi culotté. Mais après tout, toute la saga Matrix ne fait-elle pas preuve d'un certain culot?


Matrix, c'est juste le film d'action qui a su offrir un lot de scènes de combat ahurissants tout en dépeignant un monde dystopique terrifiant qui pose de nombreuses questions sur le rapport entre l'homme et la machine. C'est un film d'action qui se prend au sérieux comme aucun autre et rien que pour ça, je trouve cette saga foutrement culottée.


Et en ce qui concerne ce Matrix Revolutions, justement, j'ai du mal à me situer. Je disais dans ma critique de Matrix Reloaded que le film était instable, qu'il peinait à trouver un équilibre entre scènes d'action et moments de dialogues. Et justement, avec Matrix Revolutions, c'est tout l'inverse. La première heure, c'est que du dialogue, les personnages qui réfléchissent à que faire, où aller, comment agir. Et c'est chiant !


Putain ! Qu'est-ce que je déteste cette première heure. Les personnages passent leur temps à se poser des questions dont le spectateur connaît déjà les réponses. Bane est-il fou ? Bien évidemment, dès sa première apparition dans Matrix Reloaded on a compris que c'était un méchant. Est-ce que Néo est réellement l'élu ? Oui ! C'est vraiment fou quand même. Parce que tout la partie de dialogue interminable ne fait vraiment pas avancer l'histoire, surtout quand c'est pour nous rabâcher les discours sur « l'espoir » et « l'honneur ». J'en ai rien à foutre !


Et là, tout à coup, le film prend de l'ampleur. Il prend des risque et la deuxième heure de ce film est juste... splendide. Déjà, je trouve l'idée d'aveugler Néo juste couillu, et surtout cohérente. Non seulement ça fragilise le personnage et montre les véritables conséquences de son périple, et ça offre également un aspect biblique prophétique lorsqu'il est capable de ressentir les choses malgré ses yeux brûlés.


Mais ce qui me fait tellement adorer cette seconde heure, c'est la bataille dans Zion, et bon dieu que c'est beau ! C'ette bataille est d'une incroyable puissance, tant par son montage que par ses effets spéciaux. On suit tout un tas de point de vue dans cette bataille, on voit un nombre incroyable de personnages et de nombreux événements s'enchaînent à une vitesse effrénée lors de cette séquence de près de vingt minutes. Et pourtant, on comprend tout de la bataille, on comprend chaque situation, chaque rôle de chaque personnage et tous ont droit à leur moment de gloire. Visuellement, c'est d'une beauté ahurissante, les effets spéciaux sont à tomber par terre, bref, cette séquence de bataille est incroyable !


Et lorsqu'on revient sur Néo, la transition se fait sans problème et encore une fois, les Washowski n'ont pas peur de bousculer le public, de faire mourir des personnages froidement mais avec classe. Quant au combat final entre Néo et Smith, il est monumental tant par sa beauté visuelle que l'ambiance. C'est probablement la plus grande qualité de cette saga, cette inventivité dans les combats qui font qu'aucun ne se ressemble. Je suis juste raide dingue du combat final et je trouve, encore une fois, sa conclusion couillue et inattendu !


Et c'est là qu'arrive, les cinq dernières minutes qui ont fait crier une horde de fans. Oui... il y a beaucoup de mauvais, comme il y a beaucoup de bon dans cette fin. Déjà, j'aime énormément l'idée de tuer Néo, ça renforce l'aspect sacrifice pour l'humanité et l'idée de prophète. Et surtout, j'aime tout particulièrement le dialogue entre l'Oracle et l'Architecte qui offre à la fois une fin ouverte comme je les aime mais surtout un regard sur la nature humaine incroyablement juste. Notamment dans ce dialogue :
« Les humains seront libérés »
« Ai-je ta parole ? »
« Pour qui me prends-tu ? Un humain ? ».
Voilà, en juste, trois dialogues, les Washowski ont brillamment exposé le rapport entre l'homme et la machine. Une machine qui tient sa parole, qui est programmée pour appliquer et respecter, et un homme qui ment.


Mais bon, bien évidemment qu'il y a des choses qui énervent dans cette fin. Le coup des robots qui s'en vont pépères de Zion et les cris de joie totalement clichés à coup de « War is over, youpi on est tous contents, c'est un miracle », j'avoue, c'est vraiment ridicule. Et je pense sincèrement que le film aurait dû s’arrêter au dialogue entre l'Oracle et l'Architecte au lieu de faire venir la gamine pour pointer du doigt le joli ciel bleu. C'est quelques détails qui rendent la fin maladroite, mais en vrai, je la trouve tout à fait correct.


Donc moi j'aime bien Matrix Revolutions, il a des défauts, tout comme le second, la première partie est vraiment chiante, mais une fois que le film est lancé, plus rien ne l'arrête, et c'est épique, plein d'audace, visuellement bluffant, bref j'adore ! C'est clairement pas un chef d’œuvre, il aurait pu être plus réussi, c'est évident, mais je ne boude pas mon plaisir et au final, je ressors assez satisfait de la trilogie Matrix. Bref, peut-être pas la meilleure conclusion qu'on pouvait avoir, mais une bonne quand même.

James-Betaman

Écrit par

Critique lue 150 fois

1

D'autres avis sur Matrix Revolutions

Matrix Revolutions
Gilraen
8

La Matrice qui cache la forêt

Blockbuster hollywoodien d’une intelligence rare, la trilogie Matrix aura fait date dans l’histoire du cinéma. Pourtant, l’accueil critique relativement mitigé de ses deux derniers opus — rapidement...

le 6 sept. 2019

44 j'aime

9

Matrix Revolutions
0eil
4

AAAAAAAAAH ! TATATATATA ! AAAAAAAAH ! TATATATATA !

... j'imite bien la scène de bataille, non ? J'avoue, j'aime la théâtralité. Ca vient tard, ce genre de vice. Ca vient quand on a digéré les films d'action, qu'on les a aimé et qu'on se dit "tiens,...

Par

le 26 déc. 2010

33 j'aime

3

Du même critique

Coupez !
James-Betaman
4

Tout l'art d'être critique (ou pas)

Le principe même de ce remake avait de quoi intriguer. Ce n’était pas une première pour Michel Hazanavicius de se réapproprier une œuvre filmique afin de lui insuffler un vent de modernité (et son...

le 29 janv. 2023

53 j'aime

28

After - Chapitre 1
James-Betaman
1

Le digne successeur de 50 Nuance de Grey... On pouvait pas espérer mieux

Hier soir, je me suis couché en me disant que la nuit porterait conseil pour ma critique d'After. Tu parle ! J'ai passé la nuit à cogiter dans ma tête, cherchant un truc bien à dire sur ce...

le 18 avr. 2019

52 j'aime

12

The Kissing Booth
James-Betaman
1

La pire représentation de la jeunesse que j'ai pu voir dans un film

J'ai eu une discussion avec un ami sur beaucoup de choses, notamment sur la société et les jeunes. Cet ami, qu'on va appeler Jack, parce que ça sonne bien, m'avait livré ce qu'il considère comme...

le 15 août 2018

46 j'aime

15