Deux critiques, publiées en 2015 et 2020, à l'occasion d'un second visionnage dans le cadre d'un regard plus global sur la trilogie « Matrix ».


Première critique (5/10) :


J'avoue que je gardais un souvenir tellement cauchemardesque de « Matrix Reloaded » que je n'étais pas sûr de voir un jour ce troisième opus que je découvre finalement douze ans (!!) après sa sortie. Et je reconnais que je m'attendais à bien pire, me donnant presque envie de donner une nouvelle chance au second volet ! D'ailleurs, premier constat imparable : c'est très, très beau. Original, personnel, presque envoûtant : les frères Wachowski ont créé un univers absolument dantesque et ne ressemblant à aucun autre, nous en mettant plein les yeux pendant 120 minutes. Effets spéciaux, décors... Vraiment, c'est très impressionnant.


Beaucoup moins impressionnant, en revanche : le scénario. Non pas que cela manque d'idées ou de vision, mais si on s'accroche un temps à quelques repères et certitudes, cela devient rapidement incompréhensible et même assez abscons, que ce soit à travers


ce long combat avec les machines et surtout l'affrontement final avec l'agent Smith,


auquel s'ajoute un manque total de second degré rendant l'entreprise parfois un peu grotesque. C'est d'autant plus frustrant qu'il y avait donc vraiment de quoi offrir un grand spectacle populaire digne du premier volet, encore fallait-il proposer autre chose que cette philosophie de bazar et ses dialogues souvent venus d'ailleurs. Dommage.


Seconde critique (4/10) :


Finalement, après revisionnage de « Matrix Reloaded » et « Matrix Revolutions », je revois le premier (légèrement) à la hausse et le second (légèrement) à la baisse, pour leur donner au final une note identique, très inférieure à celle du « Matrix » originel. Pour ce qui est de « Revolutions », donc, cela est sûrement dû au fait qu'ayant un particulièrement mauvais souvenir du précédent, le trouver ne serait-ce que regardable était déjà positif. Sauf que depuis, j'ai également revu « Reloaded », que j'avais un peu trop cloué au pilori à l'époque, me donnant une vision d'ensemble assez tronquée (vous suivez toujours?). Bref ! Tout ça pour dire qu'en définitive, cette conclusion s'inscrit pleinement dans la logique entreprise par les Wachowski lors du précédent : deux films se complétant, avec le même souci de gigantisme visuel, que ce soit dans des décors ou effets spéciaux derniers cris, souvent impressionnants, malgré quelques fautes de goût et une certaine tendance à tout écraser sur leur passage.


Pas ou peu d'évolution concernant des personnages que nous connaissions déjà, les nouveaux venus n'ayant rien de très marquant. Surtout, moi qui trouvais Néo omniprésent, ne laissant pas suffisamment d'espace aux autres, c'est ici le cas et je trouve que c'est encore pire tant personne ne tire parti de sa relative discrétion. Pour le reste, toujours de la pensée supposée spirituelle et philosophique, non sans quelques idées intéressantes, notamment sur l'avènement du monde informatique, mais souvent bavarde, fumeuse et se donnant beaucoup de grands airs inutilement, ruinant pas mal l'efficacité de ce qui n'aurait pu être « qu' » un blockbuster efficace et habile sur les technologies modernes.


J'en suis même sorti avec un terrible mal de tête suite à cet affrontement final qui, aussi impressionnant soit-il visuellement, en fait tellement trop niveau ralentis et autres combos à la « Dragon Ball Z » que j'en ai rapidement eu marre, ayant presque l'impression d'assister à une parodie grandiloquente du genre, le propos partant complètement en vrille pour se conclure vers des considérations


hautement bibliques :


tout ça pour ça, malgré une louable volonté de


ne pas imposer un « happy end » trop appuyé, quoique...


Bref, si on ne peut nier l'importance de la trilogie en matière de recherches visuelles et d'effets spéciaux de grande qualité ou d'avoir su créer un univers gardant une empreinte forte aujourd'hui, difficile de voir dans ces suites un véritable apport au « Matrix » premier du nom, tant ce qu'il y avait d'intéressant à raconter avait (presque) déjà été dit, en mieux et (nettement) moins boursouflé. Comme quoi, en cinq ans, on a parfois le temps de réviser son jugement... Décevant, en attendant de voir ce que les sœurs auront à proposer dans leur quatrième opus, et l'espoir, peut-être, d'une conclusion digne de ce nom.

Caine78
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le 27 avr. 2018

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Caine78

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