Voici une lecture de la trilogie Matrix remplie de spoilers. Merci d'avance à tous les esprit curieux qui s'attaquent à celle ci. Matrix est une oeuvre qui traite d'intersubjectivité avant tout. "la définition de la réalité par conscensus de convention établi par la majorité ou l'élite de la société". Alors commençons par de l'intersubjectif avec ce propos pertinent de PeterMkad, rédigé suite à la lecture de l'analyse scénaristique d'Hypérion:

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"Drame de la surinterprétation ; un internaute se noie dans des conjectures alambiquées concernant le scénario de la trilogie Matrix".

Pour commencer, j'ai pris plaisir à lire ta "critique" et ton interprétation de Matrix. MAIS...

Depuis que j'ai frisé l'accident vasculaire cérébral en essayant d'inventer une interprétation définitive de Lost Highway, j'ai arreté ce genre de gymnastique intellectuelle épuisante... et un peu vaine, malheureusement. Désormais, j'apprécie de rester dans le flou, dans l'équivoque, dans l'à-peu-près. Traquer l'explication finale, l'interprétation la plus rationnelle, conduit à INVENTER les pièces manquantes, afin de coller au schéma que l'on s'est construit. C'est distrayant, mais c'est ce qu'on appelle de la masturbation intellectuelle. Pourquoi pas ceci dit.

Il y a peu, j'ai cherché à essayer de comprendre le sens de TOUTES les scènes du "Miroir" de Tarko. Mauvaise idée, déjà parce que je ne comprends quasiment rien à la symbolique utilisé par ce fou de russe, et aussi parce que j'ai commencé à gâcher la très bonne impression que m'avais laissé le film. Exemple concret, la scène de lévitation. Je suis incapable de comprendre le SENS que Tarko à voulu donner à cette scène. Je suis peut-être ignare, je passe peut-être à côté de quelque chose, mais la scène reste magnifique EN ELLE MÊME, sans que j'ai besoin de rajouter une couche de surinterprétation hasardeuse.

Pour en revenir à Matrix, il faut reconnaitre que l'apparente complexité du scénario permet de faire passer la pilule (bleu ou rouge, je l'ignore, toujours est-il que je l'ai gobé), parce que tout de même, à mon humble avis, ces films sont défigurés par de nombreuses boursouflures esthétisantes impardonnables, et pêchent par une réalisation d'une lourdeur peu commune. Voilà, voilà, j'espère que je ne me suis pas montré trop casse-burne, mais j'avais envie de commenter, alors j'ai commenté...
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Intéressant ce morceaux choisi non? J'avoue que l'analyse d'Hypérion est séduisante, mais comme le souligne très justement l'ami PeterMKad, notre collègue hypérion (en bon humain éclairé) cherche à boucher pas mal de trou par lui même pour résoudre le puzzle.
Continuons avec la très pertinente réponse de Gozer.

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Il n'y a rien de honteux à tenter de résoudre un rubiks cube quand deux gros malins qui en ont fait une version à mille faces te le tendent en disant "alors, cap ou pas cap ?"
Cette trilogie EST un exercice d'interprétation à mill faces, entre autres choses, elle est même brillante en tant que telle.
Que l'exercice soit vain n'entre pas en ligne de compte, c'est très enrichissant, comme beaucoup de choses vaines.
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J'avoue que le propos de Gozer me plaît beaucoup, si ce n'est qu'il parle de façon factuel "Ce film EST un exercice d'interprétation", et qu'il le désigne de surcroit comme un Rubiks Cube. J'ai pas souvenir d'avoir vu le moindre Rubiks Cube dans ce de film. J'ai vu des bugs, des glitchs, des exploits, un fucking code incompréhensible, et un filtre vert dégueulasse faussement esthétisant.

yeah man: j'ai vu un jeu vidéo.

Un jeu est une matrice qui génère des contraintes. Un rubiks cube a des règles écrites, les contraintes sont connues de tous, tout le monde y joue pareil. Ce qui est intéressant avec le jeu vidéo, c'est que les règles ne sont pas écrites. La Matrice exposée dans le film est similaire au jeu vidéo par cette absence de règles écrites. En résulte plusieurs types de publique, qui chacun, selon leurs patrimoines culturels et intellectuels, définissent la réalité du jeu.

Il y a ceux qui se plient aux apparentes contraintes du système, posé par le game designer (l'architecte). Ils forment la majorité. Ils sont pointés dans le film comme "des prisonniers du système". Des gens qui se laissent guidés par des apparences, et leurs a priori. Le game designer utilise ces apparences et ces a priori comme un moyen de controle des foules.

Il y a ceux qui cherchent à voir les "réelles limites du système" défini par le game designer. Ceux qui ne "joue pas le jeu", mais qui cherche plutôt à "jouer au jeu", non pas tel qu'il a été pensé, mais tel qu'il est. Des êtres qui bénéficient d'une volonté irrascible (et humaine) d'exposer leur volonté de controle sur le système. Ils redéfinissent la réalité du jeu en exploitant ses règles au maximum (que la majorité définira comme les failles du système, refusant de voir derrière leurs a priori, se réconfortant dans la notion d'intersubjectivité). Ce publique forme la minorité. Ils sont pointés dans le film comme des révolutionnaires, sous les personnages de Morpheus, Trinity et autre Cypher. Des hard core gamers en sommes.

C'est pourquoi nombre d'internautes ont rédigé une critique sur sens critique sur "Street Fighter II" sur Mega drive. Hors SFII mega drive est un objet qui n'existe pas, ce n'est qu'une impression qu'ils ont eut. Ils ont joué à des "reload" sur Mega Drive, des correctifs, des améliorations du système pour le rendre plus juste, plus riche et plus équilibré. Le game designer a effectiment sorti plusieurs reload de SFII sur cette machine. Street Fighter II', et Super SFII. Ces deux reloads, ces deux correctifs ont pu être fait grâce au rapport d'anomalie systémique révéler par les révolutionnaires, et rapporté à l'architecte, par Neo, le community manager.


Conclusion:
Le problème que pose cette lecture, c'est qu'il paraît invraissemblale que notre "monde réel" soit contrôlé par des machines. En quoi c'est un problème au fond? On a besoin des machines pour nous assister (technologie de construction), nous divertir (console de jeu, lecteur dvd), nous documenter (ordinateur) et pour communiquer (téléphone). Que ce soit elles qui soient en charge de notre bien être ne pose pas de problème en soit, tant que les "révolutionnaires" sont écoutés pour réformer le système en cas de problème. Chose que l'architecte met un point d'honneur à faire, pour éviter que le système ne plante.

Je vois plus de démocratie dans la matrice exposée dans ce film par la réelle communication entre pouvoir (machine) et peuple, que dans notre système actuel capitaliste et individualiste qui a montré ses limites depuis des lustres, bien que dirigé par nos pairs.

PS: les réalisateurs sont restés très flou sur le message de Matrix, ils ont juste dit que l'oeuvre traite de communication.
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le 3 sept. 2014

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