Mayhem repose sur une alternative au zombie classique, un virus désinhibe ses victimes qui se voient incapables de retenir leurs pulsions. Plus le porteur est frustré et malheureux, plus il a de chances de devenir violent et sanguinaire (un peu comme dans le comics Crossed mis à part qu’il il n’y a pas de viol de dauphin dans Mayhem). Cette maladie va justement se répandre dans un gros cabinet d’avocat, séquestrant sa population de requins aussi stressés que caféinés qui vont rapidement donner tout son sens à l’expression « se battre pour arriver au sommet ».


Après une demi-heure d’exposition pleine de séquences clipesques pour présenter les boss de chaque étage, notre héros, Steven Yeun (Walking Dead), avec Samara Weaving récupérée en chemin, part grimper la tour pour aller régler ses comptes avec la hiérarchie.


D’une ironie très appuyée, ne cachant pas ses références de Escape from New-York/L. A. à Mad Max en passant par l’Arme Fatale avec une pincée de Shaun of the dead, Mayhem m’est sympathique pour sa volonté d’être un défouloir blindé d’humour noir même s’il a tendance à confondre hommage et copie, catharsis et gratuité. L’exécution générale a du plomb dans l’aile, sa structure jeux vidéo (on monte un étage, on affronte le boss) l’enferme dans une répétition dont il n’arrivera pas à se défaire et les effets du virus se traduisent par une direction d’acteurs focalisée sur le cabotinage hystérique de son couple de héros increvables. C’est dommage, ses personnages trop clichés ne génèrent aucune empathie contrairement à un High Rise, imparfait lui aussi mais captivant par la réflexion sur l’humanité qu’il arrive à amener sur un postulat de départ similaires. Ici, les méchants sont très méchants, les gentils très gentils (même s’ils tuent plus que les méchants mais il y a une histoire d’amour donc ils restent gentil) et le défouloir promis se dissout entre deux effets visuels laborieux. On sait au bout de dix minutes comment ça va finir, et s’il se laisse regarder sans déplaisir pour peu que l’on soit amateur de bons pitch bourrins ayant commencé leur massacre par la finesse du propos, la chaos promis reste bien sage.


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le 7 sept. 2017

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