La première pierre

Aujourd’hui, nous allons parler du film Mean Streets qui est l’un des premiers succès de Scorsese. Sorti en 1973, nous avons une belle brochette d’acteur dans ce long métrage avec en tête d’affiche Robert de Niro et Harvey Keitel. Nous retrouvons les thèmes préférés de Scorsese avec la mafia, les gangsters et les valeurs familiales.

L’histoire narre les aventures de Charlie Cappa, un jeune homme essayant de se faire une place dans le milieu en prenant comme exemple Saint François d’Assise, le saint qui a renoncé à la richesse pour aider les autres. C’est d’ailleurs ce qui est assez amusant quand on regarde le comparatif entre Charlie et ce saint. Charlie essaye de prendre sous son aile Johnny Boy (Robert de Niro), petit escroc notoire ayant contracté des dettes auprès de beaucoup de monde. C’est d’ailleurs étonnant car il essaye de ressembler à son idole mais ne comprend pas le message de ce dernier.

Saint François d’assise à renoncer à la fortune et à sa famille pour consacrer sa vie à autrui alors que Charlie n’ose pas abandonner les possessions matérielles pour vivre avec Teresa, l’amour de sa vie, qui est considéré comme folle car elle est épileptique. Il tient à garder son prestige pour ouvrir un restaurant en partenariat avec la mafia.
Le message symbolique est assez fort et intéressant car il permet de donner une dimension biblique à un récit assez simple. Oui car j’ai trouvé le film assez simple dans son intrigue, je trouve qu’il manque d’intérêt. Nous pourrons avoir plus de profondeur car les situations se complexifient pour des choses assez simples.
Heureusement, le jeu des acteurs est assez bon. J’aime particulièrement le jeu d’Harvey Keitel et d’Amy Robinson dans le rôle de Teresa. Je trouve que ce n’est pas le meilleur rôle de Robert de Niro mais sa prestation reste quand même d’assez bon calibre malgré son jeune âge.
Nous commençons aussi à voir les prémisses de la réalisation de Scorsese. On reconnaît ici son sens du montage. Le film va d’ailleurs être reconnu par ses pairs car il sera sélectionné à la quinzaine des réalisateurs un an après sa sortie. On peut se dire pas mal pour un film qui a failli ne pas sortir car beaucoup de personnes ont essayé de le remodeler.
Même si je trouve que le film ne me parle pas personnellement, je dois reconnaitre que j’admire le travail de Scorsese car il raconte quelque chose de personnel. Nous sommes en présence d’un film narrant l’école de la rue. Comme le dit souvent Scorsese, il aurait pu devenir prêtre ou voyou. Même la musique dans ce film est caractéristique de l’enfance de Scorsese.
On peut donc conclure que nous sommes devant un film assez personnel avec beaucoup de qualité et même si je n’accroche pas à son ambiance générale, je dois reconnaitre que nous sommes devant un classique du cinéma qui va définir Scorsese en tant que réalisateur. Un film assez logique qui met la première pierre à sa politique générale. Donc une œuvre à découvrir.