Future fucks you !

Sincèrement, qu'est-ce que c'est que ce film ? I need flowers and Unicorns to believe in this world again !

J'ai rarement vu de film aussi difficile à noter (et pourtant j'ai vu The war Zone hier !). La pédophilie. J'aime les films sur ce thème (et non pas parce que j'aime les viols d'enfants... Est-ce que je viens réellement de prononcer cette phrase ?), mais parce que j'aime que les réalisateurs se lancent sur un sujet aussi difficile à maîtriser. C'est tellement casse-gueule que c'en est réjouissant.

Ici, je ne sais pas quoi en dire (mais alors, pourquoi écrire une critique me direz-vous ? Eh bien pour le plaisir de balancer le fait que je ne sais pas quoi dire !) Je vous préviens que je risque de spoiler.

La première partie est excellente. Toute l'intro, la vie des gamines, l'une en chaleur, l'autre pas. Les soirées étudiantes dégueulasses (sérieux, ça choque que moi de payer 10 dollars à l'entrée d'une fête lycéenne ?), les puputes adorables, les pipes, la drogue, les histoires de viol (y'en avait presque "trop" pour que je trouve ça réellement émouvant). Les deux actrices sont vraiment sympathiques. Megan est attachante, populaire mais toujours à défendre sa copine. Amy est mignonne (même si je reconnais que c'est moyen d'avoir pris une "fausse moche". Mais ça ne me choque pas, les jeunes sont des gros cons. Même sans être grosse ou laide, ça ne m'étonnerait pas qu'elle soit victime des quolibets).

Et puis la disparition. C'est pas mal. Les journalistes. Les fausses amies. Les enquêteurs.

Et puis les photos de Megan.

MALAISE.

Je crois que j'ai rarement ressenti une telle gêne devant un film qu'à cet instant. Mais il faut prendre en compte le fait que je pensais jusque là que c'était une histoire vraie et j'ai cru, bêtement je l'admets, que les photos étaient réelles avant de me rendre compte qu'on y voyait l'actrice. Cela n'enlève que très peu d'horreur à ces photos mais je préfère ne jamais en avoir vu de vraies, ainsi je pourrais peut-être retrouver le sommeil un jour.

Et après cela, tout dérape. Dans le mauvais sens du terme. Et là, ça va spoiler.
Jusqu'ici, j'étais terrorisée pour Megan et les tortures, dégoûtée par son kidnappeur, gênée par les commentaires des médias (la reconstitution, un grand moment de rigolade). Tout allait très bien, j'étais devant un bon film qui me choquait comme il fallait, tout en m'obligeant à remettre en question tout un tas de choses.
Et puis... Amy qui parle à la police. Amy qui se fait menacer par Josh. Amy qui se balade toute seule. Amy qui se fait enlever. Torturer. Enterrer vivante.

Pourquoi ?

Tout allait très bien jusque là, alors à quoi servait cette partie ? À part me faire remettre en cause la compétence de la police ? L'intelligence d'Amy ou de ses parents ? Le narcissisme du psychopathe ?
Alors, je me doute très bien que ce sont des facilités d'écriture, pour permettre au réal de montrer ce qu'il veut montrer, mais est-ce que c'était nécessaire ? Je suis personnellement sorti du film à cet instant et je n'ai rien éprouvé jusqu'à la fin tant cela me paraissait incohérent. Et oui, bien sûr, la police peut se planter, les parents n'en avoir rien à faire de leur gamine menacée à DEUX reprises par Josh et donc, on peut admettre que tout ceci aurait pu arriver... Mais... Alors pourquoi n'était-ce pas plus violent ? Je veux dire, tant qu'à faire de me dire "J'avais pas trop d'idées pour le scénario donc j'ai fait un truc bancal mais t'inquiète, c'est pour juste profaner ton âme plus en profondeur !" alors autant y aller.
Là, j'y ai vu un pédophile un peu chelou, qui filme Amy sans doute pour faire peur aux parents plus tard ? (trip assez bizarre pour un pédophile) Mais bon, il est sympa, il montre pas vraiment le viol. Il leur épargne aussi les mêmes scènes de torture que Megan (je m'y attendais tellement que j'ai presque été déçu de ne pas les voir). En fait, il ne montre rien, ou presque. Bien sûr, c'est dérangeant, mais dérangeant dans le mauvais sens. Là où Tim Roth nous dévoilait une scène de viol presque insoutenable dans the war Zone, ici j'ai eu l'impression que le réalisateur voulait juste me montrer quelque chose d'horrible pour le plaisir. Tim Roth nous montrait le viol parce qu'on le voyait à travers les yeux du frère, pour nous mettre face à nos propres démons, à nos peurs de parler d'inceste et de pédophilie, pour nous faire mal et pour pointer nos faiblesses du doigt.
Ici, le réalisateur ne me dit rien, mis à part qu'il a filmé un viol, comme dans n'importe quel film d'horreur débile (coucou la colline a des yeux). Il cherche juste à me choquer pour me choquer (puisqu'il m'a déjà balancé ses arguments avec les photos). C'est du sadisme. Ou du moins, c'est la sensation que j'ai ressenti en voyant la scène et je n'ai donc rien ressenti. J'étais indifférent, comme dans n'importe quel autre film qui cherche juste à me montrer du gore pour du gore (et j'ai pleuré devant 13 reasons why donc je ne suis pas insensible).

Bref, je n'ai pas compris cette fin. Pas compris le but de ces dernières vingt minutes. Pas été emballé le moins du monde, voire le contraire. Donc je mets à peine la moyenne à un film qui a pour thème l'un des sujets les plus graves et importants de ce monde. Et ça me fait mal.
Dommage, vraiment.