Je n'aime pas ceux qui jugent sans connaître, alors tel un sadomasochiste, je me suis infligé ces 3 longues heures de film, à te faire perdre tout espoir en la nature humaine, à te dégouter à jamais des vacances, et des femmes, l'occasion de prendre conscience de la déchéance culturelle, et du niveau d'abrutissement de la jeunesse (dont je fais tristement et malheureusement partie). Je vous rassure je n'ai pas payé pour cette purge, mais j'ai donné de mon temps, et donc j'ai maintenant le droit de me défouler.


J'ai eu pitié de ce pauvre gars sosie de Rafaël Varane, tout gentil, qui se retrouve à faire le tampon au milieu de cette jeunesse vicieuse et décérébrée, niveau téléréalité. Ce seul personnage qui pouvait inspirer un tant soit peu de sympathie se retrouve avec le pire rôle qui soit, à savoir jouer au confident de l'héroine du film, représentée comme une vraie mégère. Ophélie Bau entre au cinéma de la meilleure des manières, que ses parents doivent être fiers.


Le film s'ouvre d'ailleurs en beauté sur une scène pornographique impliquant cette bimbo, accompagnée par une musique orientale, moyen finaud que le metteur en scène a trouvé pour mettre en valeur d'emblée ses origines. Évidemment, on apprend direct qu'elle couche avec plusieurs mecs, et profite de l'absence de son homme pour mener de front d'autres relations.


L'intrigue sera donc centrée sur toutes ces petites préoccupations tournant autour du physique des femmes, du sexe, de l'infidélité. Cela va de soi, le film montre les femmes sours leur meilleur jour, elles qui adorent tant l'été pour exhiber leurs physiques, et les mecs pour mater et pécho. J'avais parfois l'impression d'être devant un documentaire animalier sur la reproduction, tant l'être humain est représenté comme abruti, et esclave de ses bas instincts.
Ce sont d'ailleurs les scènes que j'ai préféré quand la plantureuse héroine s'occupent de ses chèvres en les appelant : "Mes grosses". J'ai apprécié très ironiquement cette comparaison entre être humain et chèvre...


C'est sans doute à cause d'individus comme eux que le travail a été inventé, du fait de la futilité des activités et surtout comment ils les vivent de manière si ridicule et indécente. Ca me fait penser à mon fil d'actualité Instagram, et où tu vois des culs devant des couchers de soleil ou devant des peintures de musée dans le pire des cas. Dans ce film quelles sont les activités des personnages ? La plage pour s'exhiber ou mater et boire des bières. Le soir venu les boites de nuit ou les bars pour encore s'exhiber et mater, et par la suite consommer. Des scènes absolument ignobles de twerk qui m'amènent à une troisième référence. Ca m'a fait penser au clip de Kaaris : Tchoin tchoin tchoin. Kaaris le sommet de l'art musical actuellement en prison tellement il est brillant dans l'organisation de ses coups de pubs.


On reconnaît le niveau de culture d'un film aux références qu'il nous évoquent. J'associerais au documentaire animalier, à instagram, et au tchoin de kaaris, baywatch, plus belle la vie, mais également et surtout xhamster, mélange de pornographie et voyeurisme. Personnellement, ce n'est pas ce que j'attend du cinéma et de la culture en général.


Il a représenté à l'écran un condensé d'à peu près tout ce que je haïs dans la vie, ou alors il a saccagé tout ce que je pouvais encore aimé. J'adore le soleil, j'adore la musique, j'adore la beauté féminine. Tout ça est saccagé par la beaufitude et l'abrutissement de la jeunesse, obsédée par l'amusement, qui se résume à des jeux de séduction primaires et à la consommation d'alcool. Quel supplice de voir parfois de la musique classique illustrée cette logorrhée visuelle navrante, de voir tous ces classiques de la House music ridiculisés dans la dernière 1/2 heure, par des morues qui remuent leurs gros culs dégueulasses, c'est le fossé entre Chicago et Ibiza. Le fossé entre ce que tu peux trouver dans la vraie culture, et dans la réalité de la jeunesse, qui semble ne se poser aucune autre question que :
Avec qui coucher ?


D'ailleurs, les femmes qui jouent dans cette purge ou se comportent comme telles dans la vie, cad obnubilées par leur physique seront les premières à se plaindre de la mysoginie ambiante. Se poseront-elles cette question :


Pourquoi pas cultiver l'esprit plutôt que le corps ?


Bien qu'athée et anticlérical, la seule référénce un tant soit peu culturelle qui me vient pour illustrer ce film provient de l'évangile selon saint matthieu et je conclurais dessus le déversement de ma haine :


"Bienheureux les pauvres d'esprit, car le royaume des cieux leur appartient"

TheStalker
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le 19 août 2018

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TheStalker

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