Pâté en croupe
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Je pense qu'on peut souvent juger une oeuvre à la manière dont elle est reçue par le public.
Grâce à ça on peut savoir si elle dit la vérité.
Pour beaucoup, ce film correspond à la réalité des relations humaines, c'est ce qui lui donne de la valeur.
Les mots sont rares qui dépeignent justement les sentiments des protagonistes, et tant mieux peut-être car quoi de beau à se déclarer guidé par des désirs qui sont les mêmes que ceux des animaux ?
Il ne subsiste que des gestes, des regards, des contacts et une expression verbale présente seulement par habitude de parler ou par gène du silence. Le langage retarde l'échéance car on attend ça comme preuve d'attirance et on oublie de se fier au reste. Amine et Ophélie, indécis, attendent chacun que l'autre se déclare franchement alors que l'attirance est indéniable et automatique depuis l'enfance. Tony retient et blesse Charlotte par des "je t'aime" sans valeur.
Après de longues scènes centrées sur les brebis et autres animaux de la ferme, on ne peut s'empêcher de comparer ces derniers aux humains de la boîte de nuit et de leur trouver des ressemblances. En tant que spectateur, on cherche les décolletés et les regards insistants comme les vulves et les mamelons gonflés. On a moins de mal à aimer les brebis que les humains, car elles ne font pas semblant, ce qui les rend plus pures.
C'est peut-être ce que le film veut montrer. Le jeune Amine avec sa caméra sur les animaux dans l'enclos est comme Abdelatif Kechiche et le spectateur, car on n'est humain que lorsqu'on questionne notre humanité, quand on est dans l'abstraction.
Créée
le 3 nov. 2019
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