En ce moment, je découvre le cinéma de Lars Von Trier et je ne sais toujours pas qu'en penser. Génie, lâche, imposteur ? Après un Dancer in the dark dramatique à mort et un Antichrist glaçant et brutal, je me regarde maintenant un Melancholia... absolument pas mélancholique.
Le film est scindé en deux parties.


La première partie traite du mariage de Justine, une femme blonde, très difficile à supporter mais surtout dépressive. Elle n'aime pas ce qu'elle fait là, elle ment à son entourage mais l'illusion ne tient pas longtemps, elle en a marre. Si elle affiche au début un sourire radieux au possible, elle va petit à petit craquer et décevoir son patron, ses parents, son mari, sa soeur, un mec qu'elle a baisé au cours de la soirée, et sans doute pas mal d'autres gens.
Malgré une intro qui ne m'a pas vraiment plu, cette première partie m'a plutôt conquis. La soeur de Justine, incarnée à merveille encore par Charlotte Gainsbourg, est touchante. J'aime bien le style de réalisation, caméra à l'épaule qui se focalise sur tout et n'importe quoi. Et voir un mariage se casser la gueule comme ça, c'est beau. C'est super bien réalisé. On y croit.
A cette première partie, je donnerais 8/10.


La deuxième partie... j'ai beaucoup moins aimé. Elle réalise l'exploit d'être à la fois très confuse et soporifique. On apprend subitement que ça va être la fin du monde parce qu'une planète va entrer en collision avec la Terre, et que Justine n'a nulle part où dormir donc elle ira chez sa soeur.
La partie s'appelle "Claire", mais on parle de Justine et Claire. Le propos du film paraît de plus en plus confus, et la première partie brillante n'a servi, apparemment, à rien.
Justine s'est transformée en voyante nihiliste, Claire devient un personnage totalement vide, comme le reste du film d'ailleurs. Il y a tout de même quelques plans magnifiques : Claire qui emmène son fils sous la pluie par exemple, ou encore le final splendide (mais qui dure 30 secondes ).
Cela dit le film s'embourbe trop dans un mélange de drame et de science fiction tout en ne mettant aucun rapport entre les deux genres. Pire, en n'y ajoutant aucune part de mysticisme alors que ç'aurait été, je pense, la meilleure façon de lier la fin du monde et les relations entre 2 soeurs dépressives et déprimantes. Quoique.
Cette partie m'a donc ennuyé comme pas possible. Je suis sorti du film, je n'y ai plus cru du tout.
Je lui donnerais donc 3/10.


Pourquoi noter ces 2 parties séparément ?
Parce que le film n'offre aucune cohésion entre les deux. A moins que je n'ai pas saisi le propos, ou que le film est trop incroyable, tellement qu'on ne peut pas le comprendre au premier visionnage ?...
J'écris en fait cette critique à chaud, juste après avoir vu Melancholia.
Enfin 30 minutes après l'avoir vu, parce que pendant ce laps de temps je me demandais encore si j'avais vu une bouse ou un beau film. Du coup mon avis est peut-être éphémère, bien que très tranché maintenant que j'ai écrit cette critique.


Du coup si on fait la moyenne des deux parties, ça donne une note de 5,5 !
Comme 5.5 est entre 5 et 6, je choisis 5 parce qu'un film sans cohésion entre les deux parties c'est le mal.
C'est un peu débile de fonctionner comme ça, mais ça m'agace de voir des films scindés en deux parties qui n'ont rien à voir. C'est vraiment un découpage qui me plait pas (déjà dans El Topo j'avais pas aimé ça, par exemple). Et puis il est 6h41 du matin, je n'ai pas dormi, et j'ai vu un Lars Von Trier les gars. Donc je pense que je suis excusable.

Créée

le 12 juil. 2015

Critique lue 328 fois

2 j'aime

burekuchan

Écrit par

Critique lue 328 fois

2

D'autres avis sur Melancholia

Melancholia
Thaddeus
5

Le nombril de Lars

Comme souvent, il est difficile d'émettre un avis valide sur un film qui a été tant commenté, et qui a conquis dès sa sortie une très grande notoriété auprès du public cinéphile, y compris parmi ceux...

le 11 juil. 2012

151 j'aime

23

Melancholia
TheScreenAddict
10

Monumental !

Jusqu'à présent, nous n'avions vécu la fin du monde au cinéma qu'à travers un nombre incalculable de films catastrophe, souvent outrancièrement spectaculaires, presque toujours issus des studios...

le 14 août 2011

148 j'aime

30

Melancholia
Hypérion
8

Sometimes I hate you so much, Justine

Deux sœurs, deux corps célestes, deux parties jointes par une introduction qui officie également comme conclusion. Melancholia est un film circulaire, où les lentes rotations des planètes et les...

le 19 août 2015

111 j'aime

3

Du même critique

Feu
burekuchan
5

Trop inégal.

Avant de me lancer dans Feu, je connaissais pas trop la musique de Nekfeu. J'avais écouté quelques sons, que j'avais kiffés d'ailleurs, mais je m'étais jamais penché sur le cas. Maintenant que j'ai...

le 7 juil. 2015

12 j'aime

2

Bip Bip et Coyote
burekuchan
2

Rire de la misère alimentaire d'un pauvre individu malin et ingénieux

Parmi les séries qui ont fait mon enfance, rares sont celles qui m'ont vraiment laissé un MAUVAIS souvenir. La plupart m'ont laissé une idée très positive, et m'inspirent encore un sentiment de...

le 31 mars 2016

11 j'aime

4

El Topo
burekuchan
4

Aïe aïe aïe Caramba...

Fait chier, j'avais envie de l'aimer celui-là ! Vraiment ! J'ai pas mal entendu parler de Jodorowsky, été tout de suite attiré par le pitch du film, et en le lançant avec beaucoup d'appréhension j'ai...

le 7 juil. 2015

11 j'aime

4